Maroc : léger répit pour le groupe Alliances
La cotation du titre du groupe Alliances à la Bourse de Casablanca a repris le 9 avril après deux jours de suspension décidés suite à la saisie de près d’un million d’euros sur ses comptes bancaires. Un léger répit pour un groupe confronté depuis plusieurs mois à une succession de déboires.
Si l’horizon semble légèrement s’éclaircir pour Alliances, le promoteur immobilier marocain n’est pas sorti de ses difficultés. Le titre du groupe dirigé par Alami Lazraq a été suspendu pendant deux jours, le 07 et 08 avril derniers, à la Bourse de Casablanca à la demande du Conseil déontologique des valeurs mobilières, le gendarme boursier. Cette suspension faisait suite à la saisie, prononcée le 27 mars dernier, de 10,73 millions de dirhams (environ 1 million d’euros) sur les comptes bancaires d’Alliances Développement Immobilier (ADI) au profit du Comptoir métallurgique marocain, une filiale du conglomérat chérifien Holmarcom.
Dans un communiqué en date du 7 avril, Alliances a confirmé cette saisie, tout en minimisant sa portée. « Cette procédure concerne une demande de mise en jeu d’une caution accordée par ADI à sa filiale EMT [du pôle construction] pour couvrir une dette d’exploitation au profit du Comptoir métallurgique marocain », a expliqué le groupe marocain. Une « demande [qui] est en cours de traitement » et dont la montant « n’est pas significatif au regard du groupe Alliances », qui rappelle que l’ensemble des cautions « octroyées à ses filiales du pôle construction au profit de leurs fournisseurs s’établit à 69 268 000 de dirhams ».
Volume
À la suite de cette clarification, le titre Alliances a été de nouveau autorisé à la Bourse de Casablanca, le jeudi 9 avril. Un retour qui ne semble pas avoir rasséréné les investisseurs. En effet, si le 9 avril, le cours de l’action ADI a été légèrement en hausse, passant de 100 à 103 dirhams, la reprise a été de courte durée : le lendemain, il redescendait à 100 dirhams. À la mi-séance, ce lundi 13 avril, le titre s’échangeait autour de 110 dirhams, son niveau du 31 mars dernier.
Signe de la fébrilité qui règne autour du titre, le volume des échanges reste assez élevé. Durant les séances du 9 et 10 avril, plus de 43 800 actions du groupe marocain ont été échangées, soit près de 21 900 par jour, trois fois le volume moyen enregistré durant les 30 séances précédentes.
De plus, cette affaire vient entacher un peu plus l’image d’un groupe à peine remis de ses derniers déboires. En février, les actions d’Alami Lazraq dans ADI ont fait l’objet d’une saisie conservatoire à la suite d’une plainte d’un entrepreneur marocain. Ce dernier, qui aurait cédé 60 millions de dirhams (5,5 millions d’euros) d’actifs fonciers à Alami Lazraq, affirmait n’avoir reçu que deux tiers du paiement.
En mars, pour éviter un défaut de paiement, Alliances avait dû réaliser d’urgence un emprunt obligataire de 1 milliard de dirhams, moyennant une prime de risque assez élevée.
Difficultés
Ce début d’année difficile pour Alliances fait suite à un exercice 2014 particulièrement pénible. Les résultats du groupe présent dans l’hôtellerie, la promotion immobilière, la construction et les travaux publics ont été plombés par deux filiales du pôle construction. ADI a indiqué à la mi-février s’attendre à un recul de 20 % de son chiffre d’affaires et à une baisse de 77 % de son résultat net pour l’année 2014.
Une contre-performance à l’image de celle de l’ensemble du secteur immobilier marocain, en difficulté depuis quelques années. Depuis 2010, le cours d’Alliances a baissé de 85 %, ceux de ses concurrents Addoha et la Compagnie générale immobilière (CGI) ont chuté de 70 % et de 55 % respectivement. CGI a d’ailleurs entamé son retrait de la Bourse de Casablanca.
>>> Lire aussi : Lourdement endettés, les promoteurs marocains cherchent à se reconstruire
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan