Blé : Céréalis veut doubler ses exportations vers l’Afrique
Le négociant français Céréalis, très actif dans l’exportation de blé vers l’Afrique de l’Ouest et du centre, prévoit d’atteindre un volume d’un million de tonnes en 2015. Porté par un marché en forte croissance, l’entreprise veut doubler ce chiffre d’ici 10 ans.
Accompagner la croissance de la consommation de pain en Afrique, c’est l’objectif du négociant français Céréalis. Cette entreprise d’une dizaine de salariés indique posséder 40 % des parts du marché de l’exportation de blé vers les moulins indépendants (hors grands groupes comme Somdiaa ou Olam) d’Afrique de l’Ouest.
Pour 2015, cette société basée à Paris prévoit d’exporter 1 million de tonnes vers le continent, principalement à destination des ports de Dakar, d’Abidjan et de Douala (environ 200 000 tonnes chacun). Le blé est transformé sur place ou transporté vers les pays voisins enclavés comme le Mali ou le Burkina Faso. Céréalis est également actif en Arabie Saoudite, vers laquelle il exporte environ 350 000 tonnes de blé par an.
Le négociant, qui réalise 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, achète du blé tendre français ou allemand, affrète des bateaux et vend directement aux meuniers. Il compte parmi ses clients les Moulins de Côte d’Ivoire et la Société camerounaise de transformation de blé (SCTB).
« Depuis 20 ans, nous avons grandi avec l’industrie meunière qui se développait en Afrique », a souligné lors d’un point presse Rémi Depoix, président de l’entreprise qu’il a fondée en 1995 et dont il possède 52 % du capital (48 % ont été cédés au céréalier français Beuzelin). Dans un marché africain en forte croissance, Céréalis entend atteindre 2 millions de tonnes de blé exporté dans la sous-région d’ici 10 ans
Selon cet ancien trader de matières premières, les meuniers africains apprécient le blé français en raison notamment de sa teneur en protéines, qui permet de produire du pain de qualité dans des « conditions climatiques et industrielles difficiles. » En 2014, les États d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont importé 8 millions de tonnes de blé (dont la moitié pour le seul Nigeria) pour une production inférieure à 200 000 tonnes.
>>>> Lire aussi – Dossier agroindustrie : minotiers africains, vos moulins vont trop vite !
Difficultés logistiques
Céréalis n’est pas actif dans les pays d’Afrique du Nord, qui figurent parmi les principaux importateurs de blé du continent (environ 21 millions de tonnes par an), contrairement à ses concurrents, tels que le groupe agro-industriel français Soufflet et le négociant suisse Glencore.
« Nos expériences n’y ont pas été concluantes », précise Rémi Depoix, citant les prix à la casse pratiqués par la concurrence sur ces marchés aux volumes importants. « L’exécution de ces contrats est compliquée, nous avons pu avoir des difficultés pour recouvrer les coûts, contrairement à l’Afrique subsaharienne », ajoute-t-il.
Pour cet exportateur, la congestion des ports d’Afrique de l’Ouest représente néanmoins l’une des principales difficultés dans cette région, où les infrastructures ne sont pas dimensionnées pour faire face à la croissances des échanges.
« La location d’un bateau de 35 000 tonnes coûte 20 000 dollars par jour. Étant donné qu’il peut rester bloqué devant le port pendant 15 jours faute de place ou en raison des conditions météorologiques cela représente un coût important », ajoute Rémi Depoix, précisant que la prise en charge de ce surcoût peut être un point de discorde avec les clients. L’entreprise n’exclut d’ailleurs pas de s’investir dans la logistique sur le continent pour mieux contrôler ses coûts.
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