La CEA plaide pour une zone de libre-échange continentale

Dans un nouveau rapport, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) plaide pour la mise en place d’une zone de libre-échange à l’échelle du continent, afin de favoriser la « révolution structurelle » dont l’Afrique a besoin.

Carlos Lopes, ici entouré du patron algérien Issad Rebrab et de Donald Kaberuka, le président de la BAD, est le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). © Jacques Torregano/The Africa CEO Forum/J.A.

Carlos Lopes, ici entouré du patron algérien Issad Rebrab et de Donald Kaberuka, le président de la BAD, est le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). © Jacques Torregano/The Africa CEO Forum/J.A.

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Publié le 1 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

« À force de marteler le message, il commencera bien à passer », expliquait Carlos Lopes à Jeune Afrique, lors du forum de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), organisé à Marrakech en octobre dernier. C’est donc sans surprise que le dernier rapport sur l’état de l’économie africaine en 2015, publié le 30 mars par l’institution onusienne, reprend les mêmes termes que son secrétaire exécutif.

Les chercheurs de la Commission ne s’en cachent pas : le présent document s’appuie sur les éditions 2013 et 2014, qui préconisaient déjà « l’industrialisation fondée sur les produits de base et soulignaient l’importance de son rôle dans la transformation structurelle ».

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« La part du continent dans les exportations mondiales n’a que peu augmenté de 1970 à 1980, passant de 4,99 % à 5,99 % et, depuis lors, suit une trajectoire descendante, et s’est établie à 3,33 % en 2010 et à 3,3 % en 2013 », quand celle de l’Asie de l’Est progressait de « 2,25 % en 1970 à 17,8 % en 2010 », déplore la CEA dans son rapport.

Chaînes de valeurs mondiales

Industrialisation, intégration, diversification… Les mêmes mots sur des maux depuis longtemps identifiés en Afrique. Que les experts de la CEA se proposent de combattre cette année en mettant l’accent sur les échanges commerciaux, selon eux maillons incontournables dans l’intégration qui mènera à l’industrialisation.

Un cycle vertueux décliné en boucle dans l’étude pour que l’Afrique puisse enfin participer à ces fameuses « chaînes de valeurs mondiales », synonyme selon les experts de développement socio-économiques sur le continent.

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Pour assurer une meilleure distribution des fruits de sa croissance, « le continent doit être en mesure de développer des politiques commerciales et industrielles concertées et intégrées, autour de secteurs définis et destinés à des marchés identifiés », résume l’étude.

>>>> La Commission économique pour l’Afrique prépare un indice continental de l’intégration régionale

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Structurel

« La mise en place d’une zone de libre-échange continentale favoriserait grandement la révolution structurelle dont l’Afrique a besoin », estime Carlos Lopes dans son introduction. C’est du commerce intra-africain que jaillira l’étincelle de l’industrialisation censée se répandre comme une traînée de poudre à travers le continent, avec la création de richesses et d’emplois qui en découlerait. Un modèle à diversifier bien sûr en fonction des réalités propres à chaque pays.

Reste que si le diagnostic est désormais bien établi, le traitement continue à se faire attendre. C’est certainement la raison pour laquelle la CEA insiste tant.

>>>> Lire aussi – Carlos Lopes : « L’Europe ne tient pas compte de l’avenir de l’Afrique »

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