Tunisie : le FMI livre ses recettes pour 2013

Attentif à la transition post-14 janvier, le Fonds monétaire international préconise notamment la baisse des subventions et le contrôle des hausses de salaires. De quoi augurer d’une cure d’austérité.

Les dépenses de l’État tunisien seront cette année encore consacrées à 80% au paiement des salaires et aux subventions. © Nicolas Fauque/Images de Tunisie

Les dépenses de l’État tunisien seront cette année encore consacrées à 80% au paiement des salaires et aux subventions. © Nicolas Fauque/Images de Tunisie

Julien_Clemencot

Publié le 8 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une timide amélioration de la situation économique du pays cette année. La croissance du PIB pourrait atteindre 3,5% (contre 2,5 à 3% en 2012) grâce à un niveau élevé de production agricole, une reprise de l’activité dans le secteur des phosphates, une augmentation des investissements directs étrangers et une reprise de l’activité touristique.

Pour limiter son déficit à 7,3% du PIB (contre 7,4% en 2012), l’Etat devra trouver 4,3 milliards de dollars de ressources additionnelles.

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Le rapport du FMI, réalisé suite à une mission en Tunisie en novembre dernier et publié par le site Nawaat, ne verse cependant pas dans un optimise à tout crin. « La récession en Europe, une conjoncture mondiale toujours morose, et l’attentisme des investisseurs continueront de peser sur l’économie tunisienne », notent ces auteurs.

Autre bémol, les dépenses publiques seront encore cette année principalement consacrées au financement des salaires et des subventions. A eux seuls, ces deux postes consommeront au vu du projet de budget 80% des revenus de l’Etat. Pour limiter son déficit à 7,3% du PIB (contre 7,4% en 2012), l’Etat devra trouver 4,3 milliards de dollars de ressources additionnelles.

Hausse de la pression fiscale

Pour limiter l’augmentation de la dette publique, qui pourrait atteindre 51% du PIB en cas de recapitalisation des banques publiques, l’institution de Bretton Woods préconise une cure d’austérité et la poursuite des réformes engagées. Un régime de restriction qui passe notamment par une réforme du système de compensation afin de cibler les ménages les plus pauvres. La mesure a d’ailleurs d’ores et déjà été acceptée par les autorités tunisiennes. La maîtrise des dépenses publiques devraient aussi impliquer une limitation des augmentations salariales et une hausse de la pression fiscale.

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Si les tendances inflationnistes devaient se renforcer, les experts du FMI incitent aussi la Banque centrale tunisienne (BCT) à réduire ses injections de liquidités dans le système bancaire. Une vision libérale de l’économie tunisienne qui s’accorde mal avec les mesures de limitations des importations impulsées par la BCT à partir du mois d’octobre. En revanche, la réforme du système bancaire est encouragée. Elle implique notamment une recapitalisation des principaux établissements financiers publics et une application plus strictes des normes prudentielles. Enfin, le FMI appelle de ses vœux des changements structurels comme la
simplification du régime des incitations fiscales, la promotion des partenariats publics-privés et la révision du cadre de la concurrence.

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