Face à la crise européenne, le Maroc en première ligne

Si les prévisions de croissance restent très bonnes – autour de 5 % -, l’entrée en récession du sud de l’Europe fait peser quelques menaces sur l’économie du royaume.

L’Europe absorbe 57,6% des exportations marocaines (ici des clémentines). © Robert Kluba/Signatures

L’Europe absorbe 57,6% des exportations marocaines (ici des clémentines). © Robert Kluba/Signatures

Publié le 15 janvier 2013 Lecture : 2 minutes.

Après une année 2012 compliquée, caractérisée par une croissance qui ne dépassera vraisemblablement pas les 3 %, le Maroc peut-il espérer mieux en 2013 ? À en croire les prévisions de croissance de 4,5 % du ministère de l’Économie et de 5,5 % du Fonds monétaire international (FMI), la réponse semble positive. Toutefois, pour y parvenir, le Maroc a de nombreux défis à relever.

La crise en Europe n’est pas le dernier d’entre eux. Conséquence directe du ralentissement économique au nord, les transferts des Marocains résidant à l’étranger ont baissé de 4 % entre janvier et novembre 2012, selon l’Office national des changes. Les plus gros contributeurs habitent en effet en France, au Benelux, en Italie et en Espagne, des pays de plus en plus touchés par les difficultés économiques et le chômage.

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Déficit commercial

Le tourisme résiste plutôt bien, mais le déficit commercial se creuse. Celui-ci a progressé de 11,8 % en un an, pour s’établir à 183 milliards de dirhams (16,4 milliards d’euros) fin novembre 2012. Si le renchérissement du pétrole et des céréales joue, là encore, les problèmes de l’Europe sont centraux. Ce continent absorbe 57,6 % des exportations marocaines. « La majorité des exportations du Maroc sont tournées vers l’Europe. Le contexte actuel est très difficile pour les entreprises locales. Cela va nécessairement affecter le pays », estime Sébastien Hénin, gérant de portefeuilles pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient au sein de The National Investor, une banque d’affaires installée à Dubaï.

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La faible industrialisation du Maroc pénalise également le pays. Le royaume est le moins industrialisé des économies émergentes, avec une contribution de l’industrie au PIB de 14 %, contre 20 % à 25 % dans les pays d’Europe de l’Est par exemple. Hors matières premières (phosphates), ce ratio tombe à 10-11 %. Le Maroc, qui doit aussi faire face au chantier très délicat de la réforme des subventions (qui pèsent 25 % du budget de l’État), sera en 2013 plus qu’encouragé à développer son tissu industriel et à se tourner davantage vers d’autres pays, asiatiques ou arabes. Une diversification sur laquelle le pays est plutôt en pointe au Maghreb… et qui lui permettrait d’éviter de se gripper dès que les voisins européens s’enrhument.

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