Bourses africaines : une année 2012 en demi-teinte

Les Places financières d’Afrique francophone restent le parent pauvre du financement des entreprises. Et malgré quelques emprunts obligataires réussis, elles n’ont pas brillé par leur dynamisme.

Publié le 5 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique vous propose un tour d’horizon des principales institutions et de leur actualité en 2012. Bien que morose depuis des mois, la Bourse de Tunis (BVMT) continue d’attirer les entreprises tunisiennes, notamment pour des raisons fiscales. Sept introductions sont ainsi annoncées au premier trimestre de 2013. L’homme d’affaires Mohamed Frikha notamment a reçu le feu vert des autorités financières de Tunis à la toute fin du mois de décembre pour l’introduction en bourse de Syphax, une compagnie aérienne qu’il a créée en 2011.

Bien que toujours atone, la bourse d’Alger a fini l’année sur l’autorisation de l’introduction en bourse de NCA Rouiba, une entreprise agroalimentaire, accordée par les autorités de régulation locales. Il s’agira de la quatrième entreprise cotée sur la Place financière algérienne.

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Toujours en Afrique du Nord, la bourse de Casablanca a connu une seule introduction, au tout début de l’année, Afric Industries SA, qui a  permis à l’entreprise de lever 152 millions de dirhams. Pire, les volumes échangés ont nettement baissé et la performance de l’indice principale (Masi) a fini l’année sur une baisse de 15,13%.

Afrique subsaharienne

Au sud du Sahara, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), la place financière des huit pays de l’Uemoa, a été secouée par un scandale. Le président de l’institution boursière d’Abidjan depuis douze ans, Jean-Paul Gillet a été brusquement limogé. Il lui a dans un premier temps été reproché d’avoir manqué de vigilance face à un manque de 563 millions de FCFA dans la trésorerie. Une enquête a ensuite révélé que c’était en fait 1,063 milliard de FCFA qui avaient été retirés en liquide, durant la crise ivoirienne notamment. Jean-Paul Gillet a depuis été remplacé par le Togolais Edoh Kossi Amenounve. L’introduction de l’opérateur malien Sotelma a par ailleurs été reportée en raison de la crise malienne.

Toujours à la BRVM, l’opérateur télécoms Sonatel a validé le fractionnement de son titre de un à dix, une technique qui devrait lui permettre de dynamiser son cours en rendant le prix plus accessible. Pour finir, portée par la reprise économique en Côte d’Ivoire et la hausse du cours des sociétés cotées, la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan a fini l’année en franchissant la barre des 4 000 milliards de francs CFA de capitalisation. Une première depuis 2008.

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La BRVM a fin l’année sur une note positive, avec un bon second semestre qui lui a permis de franchir la barre des 4000 milliards de FCFA (6,1 milliards d’euros) de capitalisation le 31 décembre.

En Afrique centrale, le rapprochement entre les deux Places financières de Douala (DSX) et de Libreville (BVMAC), un temps évoqué pour avoir lieu en 2012, n’est pas plus avancé. Le Gabonais Pascal Houangni, qui a pris la tête de la BVMAC en début d’année, n’a pour l’instant pas débloqué ce dossier. En matière d’introduction, la Société d’investissements pour l’agriculture tropicale (Siat), qui avait prévu l’introduction sa filiale gabonaise à Libreville vers fin décembre. Mais l’opération ne devrait finalement avoir lieu qu’au premier trimestre de 2013.

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Émissions obligataires

Si les introductions en bourse n’ont pas été nombreuses, les émissions obligataires ont rencontré plus de succès. Ainsi, la Côte d’Ivoire a lancé trois emprunts en 2012, tous amplement sursouscrits. De même, le Sénégal, qui avait pour objectif de lever quelque 50 milliards de F CFA sur le marché régional, est parvenu à en lever 88. Mais, parmi les pays d’Afrique subsaharienne, c’est la Zambie qui a connu un succès retentissant en parvenant à lever 750 millions d’euros sur les marchés internationaux (une offre sursouscrite par 15 fois).

Fin décembre, le Maroc a réalisé son premier emprunt obligataire en dollars sur les marchés financiers internationaux pour un montant de 1,5 milliard de dollars. Enfin, en Tunisie, le ministre des Finances par intérim tunisien Slim Besbès a annoncé que la Tunisie pourrait emprunter entre 350 et 400 millions d’euros sur les marchés financiers internationaux en 2013.

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