Les combats meurtriers font rage au Yémen

L’Arabie saoudite a cherché à convaincre que sa campagne militaire au Yémen commence, en dépit des critiques, à porter ses fruits, alors que les rebelles chiites Houthis ne désarment pas. A Ryad, Laurent Fabius, a exprimé le « soutien » de la France aux Saoudiens.

Après un bombardement saoudien, près de l’aéroport de Sanaa, le 26 mars. © Hani Mohammed/AP/SIPA

Après un bombardement saoudien, près de l’aéroport de Sanaa, le 26 mars. © Hani Mohammed/AP/SIPA

Publié le 12 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Les dommages collatéraux, les destructions d’infrastructures civiles et une situation humanitaire catastrophique n’ont eu aucun effet sur la position de Ryad, chef de file d’une coalition de neuf pays arabes, fermement engagée contre les Houthis et leurs alliés.

Les frappes aériennes "vont se poursuivre", a martelé samedi soir le porte-parole de la coalition, le général de brigade saoudien Ahmed Assiri, au 17e jour de l’intervention. Selon lui, la campagne, qui totalise 1200 raids, est allée crescendo, passant de 35 raids par jour à 50, puis à 80 et finalement à 120.

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Ces frappes ont neutralisé les capacités aériennes et balistiques des rebelles et de leurs alliés, des militaires restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, a assuré le haut gradé saoudien.

Les Saoudiens sont restés sourds jusqu’ici aux demandes de pause humanitaire d’organisations d’aide internationales qui s’alarment chaque jour de l’impact du conflit sur les civils. Ils ont toutefois permis l’arrivée à Sanaa du CICR et de l’UNICEF, qui ont pu acheminer vendredi et samedi près de 70 tonnes de secours.

L’Iran interpellé par Ryad

La détermination des Saoudiens à poursuivre les frappes s’accompagne d’accusations de plus en plus directes contre l’Iran. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue français Laurent Fabius que l’Arabie saoudite n’est "pas en guerre" avec l’Iran, mais ce pays doit arrêter de soutenir, y compris militairement, les rebelles chiites Houthis.

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De son côté, M. Fabius a réaffirmé que "la France souhaite qu’une solution soit trouvée" au Yémen. Lors d’une audience avec le roi Salmane, Laurent Fabius a assuré au souverain que "la France se tient aux côtés de l’Arabie" dans ce contexte troublé.

Les rebelles chiites, partis en septembre 2014 de leur bastion de Saada, dans le nord du Yémen, contrôlent désormais la capitale Sanaa, des régions du centre et de l’ouest, ainsi que des parties de la ville d’Aden (sud), d’où s’est enfui le président Abd Rabbo Mansour Hadi.

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Dimanche, des avions de la coalition ont bombardé avant l’aube le Camp 22 dans la région d’al-Dhahra (province de Taëz), faisant quinze morts et huit blessés parmi les rebelles chiites et leurs alliés, a indiqué un médecin. Un autre médecin a précisé que huit civils avaient péri lors de ce raid.

La base dépend de la garde républicaine, l’unité d’élite restée loyale à l’ancien président du Yémen Ali Abdallah Saleh. Ce dernier s’est allié aux Houthis qui ont pris le contrôle total de la capitale Sanaa, dans le nord, avant d’étendre leur influence vers l’ouest, le centre, puis le sud, où ils ont poussé à l’exil le chef de l’Etat yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi.

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