Égypte : six soldats tués dans une nouvelle attaque de l’EI au Sinaï
Six soldats ont été tués et deux blessés dimanche dans l’explosion d’une bombe dans la péninsule du Sinaï dans l’est de l’Egypte, une nouvelle attaque revendiquée par la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Selon un dernier bilan revu à la hausse, fourni par des responsables de sécurité, un officier et cinq militaires ont été tués dans l’explosion d’une bombe placée en bord de route, au passage de leur véhicule blindé dans le secteur d’Al-Kouzat, près de la localité de Cheikh Zouwaid, dans le nord-Sinaï.
Un premier bilan avait fait état de cinq morts et de trois blessés dans les rangs des militaires.
Le nord-Sinaï est un fief du groupe Ansar Beït al-Maqdess (les Partisans de Jérusalem en arabe), considéré comme la branche égyptienne de l’EI après avoir fait allégeance à l’organisation jihadiste et s’être rebaptisé Province du Sinaï.
Sur un compte qui lui est attribué sur Twitter, la province du Sinaï a revendiqué l’attaque contre un véhicule des soldats mécréants.
Ce groupe a revendiqué de nombreuses attaques contre les forces de l’ordre dans le nord-Sinaï, frontalier d’Israël et du territoire palestinien de la bande de Gaza. Le 2 avril, une attaque a coûté la vie à 15 soldats et deux civils, l’une des plus meurtrières de ces derniers mois contre l’armée.
Il affirme vouloir établir dans le Sinaï une province du califat autoproclamé par l’EI sur les larges pans de territoire qu’il a conquis en Irak et en Syrie.
Outre leur volonté d’étendre le califat de l’EI au Sinaï, ces jihadistes assurent agir en représailles à la très sanglante répression qui s’est abattue sur les partisans du président islamiste élu Mohamed Morsi depuis qu’il a été destitué et arrêté par l’armée le 3 juillet 2013.
Une vaste campagne militaire, lancée contre les groupes extrémistes dans le Sinaï par les autorités il y a près de deux ans à une échelle inédite dans l’histoire récente de l’Egypte, n’a pas réussi à mettre fin aux attentats des jihadistes.
Selon le nouveau pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l’ex-chef de l’armée tombeur de M. Morsi, plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans des attentats et attaques essentiellement dans le nord-Sinaï depuis 2013.
Dans le même temps, les forces de sécurité ont tué depuis cette date plus de 1.400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15.000 sympathisants islamistes. Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, procédés dénoncés notamment par l’ONU.
L’Egypte est menacée par l’EI à l’est, dans le Sinaï, mais aussi à sa frontière ouest avec la progression de la branche locale du groupe jihadiste dans une Libye en proie au chaos. D’ailleurs la branche libyenne de l’EI a revendiqué une attaque dimanche devant l’ambassade de Corée du Sud qui a tué deux personnes.
A son sommet fin mars en Egypte, la Ligue des Etats arabes a annoncé la prochaine création d’une force conjointe pour combattre notamment les groupes terroristes dans la région. M. Sissi insistait depuis plusieurs mois pour qu’une telle force soit créée afin d’endiguer la progression de l’EI dans la région.
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