Burundi : 10 000 personnes rassemblées à Bujumbura à l’appel du parti au pouvoir

Une dizaine de milliers de militants du parti au pouvoir au Burundi ont défilé samedi à Bujumbura, pour démontrer l’unité de leur mouvement, où monte la contestation au sujet d’une éventuelle nouvelle candidature du chef de l’Etat sortant à la présidentielle.

Le président burundais Pierre Nkurunziza. © AFP

Le président burundais Pierre Nkurunziza. © AFP

Publié le 11 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Environ 10.000 militants du Cndd-FDD, vêtus de tee-shirts blancs aux insignes de leur parti ou frappés du nom de la Ligue des jeunes – les Imbonerakure -, portant des ballons aux couleurs rouge-vert-blanc de cette ex-rébellion hutu, ont traversé les rues de Bujumbura en quatre cortèges et convergé vers un terrain de football, près du lac Tanganyika, a constaté un journaliste de l’AFP.

Dernièrement, il y a certains militants qui ont (…) porté sur la place publique un débat qui devait être interne au parti, a déclaré le président du Cndd-FDD, Pascal Nyabenda, à propos d’une centaine de hauts cadres du parti qui ont ouvertement pris position contre une nouvelle candidature du président Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin.

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Nous avons organisé cette marche-manifestation de la Paix pour montrer que notre parti reste uni malgré ces frondeurs, qui ne visaient que leurs intérêts, mais aussi pour tenter de rassurer tous les militants, a ajouté M. Nyabenda.

Le Cndd-FDD doit désigner lors d’un congrès en avril son candidat à la prochaine présidentielle de juin. L’approche du scrutin fait monter la tension politique au Burundi, qui se cristallise principalement autour de la volonté prêtée à M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

Quelque 140 hauts cadres ont récemment signé une pétition appelant le président Nkurunziza à ne pas se représenter. Une trentaine d’entre eux – dont Jérémie Ngendakumana, qui a dirigé le parti de 2007 à 2012 – ont été exclus et plusieurs autres démis de leurs fonctions.

L’opposition et la société civile considèrent un nouveau mandat inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha qui ont mis fin à la guerre civile au Burundi (1993-2006), ce que réfutent les partisans de M. Nkurunziza.

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Ces derniers temps, des membres de notre parti ont pris le chemin de la fronde, nous voulons rassembler les membres de notre parti avant les élections pour les rassurer, pour leur montrer que nous sommes soudés et unis malgré cette fronde, a expliqué Willy Nyamitwe, chargé de la communication présidentielle et de la campagne du Cndd-FDD.

Le camp présidentiel a tenté récemment de destituer le président de l’Assemblée nationale, Pie Ntavyohanyuma, qui a signé la pétition contre un troisième mandat, sans y parvenir malgré une forte majorité à l’Assemblée nationale, signe que le camp des frondeurs a du soutien, selon les analystes.

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Les gens ont peur de signer la pétition car ils craignent les sanctions, mais beaucoup pensent que l’option du tout Nkurunziza risque d’entraîner notre perte, a jugé un cadre du Cndd-FDD samedi, sous le couvert de l’anonymat.

Avec le rassemblement de samedi, le parti au pouvoir cherche à (…) se rassurer car il fait face à une fronde de nombreux cadres qu’il ne parvient pas à réduire et cela l’a fortement affaibli malgré ce qu’il dit, a estimé un diplomate en poste à Bujumbura.

Bien qu’absent physiquement du rassemblement de samedi, le président Nkurunziza était omniprésent, sur les tee-shirts ou dans les chansons entonnées par les militants.

Cette manifestation, c’est pour dire aussi à l’opposition et la société civile de nous foutre la paix, de laisser Nkurunziza en paix car s’ils s’opposent à ce qu’il fasse un nouveau mandat, ils nous trouveront sur leur chemin, a déclaré à l’AFP, Michel, un Imbonerakure.

Le rassemblement s’est déroulé dans le calme, malgré les craintes.

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