États-Unis : un policier blanc abat un suspect noir en pensant utiliser son Taser

La vidéo d’un policier blanc abattant par erreur un homme noir non armé relance le débat sur les violences racistes aux États-Unis dans un contexte très tendu.

Capture d’écran de la vidéo du meurtre de Eric Harris. © Youtube/J.A.

Capture d’écran de la vidéo du meurtre de Eric Harris. © Youtube/J.A.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 avril 2015 Lecture : 1 minute.

S’il s’agit vraisemblablement plus une terrible bavure que d’un crime raciste, la mort de Eric Courtney Harris ne manquera pas d’attiser un peu plus les tensions raciales aux États-Unis. Plutôt passée inaperçue au début, l’affaire a été relancée suite à la publication de la vidéo de la scène relayée par le site du NY Daily News, le 10 avril, dans un contexte lourd de nombreux cas de meurtres d’hommes noirs non armés par des policiers blancs, le dernier en date, celui de Walter Scott, remontant au 4 avril.

C’est deux jours plus tôt, le 2 avril, dans une rue de Tulsa, en Oklahoma, que Eric Harris est pris en flagrant délit de vente d’arme par des policiers sous couverture, qui se mettent à le poursuivre quand cet Africain-Américain d’une quarantaine d’année tente de s’enfuir. C’est la qu’intervient Robert Bates, ancien policier de 73 ans et officier judiciaire (sheriff adjoint) de réserve qui porte une caméra d’intervention. C’est lui qui va interpeller en premier le fugitif. Après l’avoir plaqué au sol, il sort son pistolet, croyant utiliser son Taser, et tire une fois dans le dos du suspect avant de réaliser sa tragique erreur et de bafouiller des excuses, visiblement choqué. (Vidéo ci-dessous)

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"Je lui ai tiré dessus. Je suis désolé…" dit-il alors tandis que la victime s’affaiblit rapidement. "Il m’a tiré dessus, il m’a tiré dessus. Oh mon dieu, je perds mon souffle," se lamente Harris. Mais ces paroles n’inquiètent visiblement pas les collègues de Bates. "J’emmerde ta respiration, ferme ta gueule", dit l’un d’eux avant la fin de la vidéo. Ces insultes ("Fuck your breath"), adressées à un mourant, ont peut-être autant choqué que le meurtre accidentel lui-même.

Eric Harris mourra dans les minutes qui suivront son transport à l’hôpital. Selon le capitaine Billy McKelvey cité par le site Vibe, l’affaire en restera là. La police "n’enquêtera pas sur cette mort sauf si le bureau du sheriff le demande, et il ne l’a pas fait".

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