Rap : Jay Z a-t-il utilisé illégalement une chanson égyptienne pour « Big Pimpin » ?

Après Khaled, c’est au tour du rappeur américain Jay Z de rendre des comptes à la justice. Le descendant d’un compositeur égyptien accuse le rappeur d’avoir utilisé illégalement un sample pour « Big Pimpin », titre sorti en 1999.

Capture d’écran du clip « Big Pimpin ». © YouTube

Capture d’écran du clip « Big Pimpin ». © YouTube

Publié le 9 avril 2015 Lecture : 1 minute.

 Tout avait pourtant bien commencé. En 1999 Jay Z sortait "Big Pimpin", cinquième et dernier single de son album Vol. 3… Life and Times of S. Carter. Pour ce titre, Jay Z et le producteur Timbaland sont allés chercher un sample (un échantillon musical) d’une chanson égyptienne des années 1960, "Khosara Khosara". Composée par Baligh Hamdi, elle est attachée pour les Égyptiens au film Fata Ahlami (1957) de Helmy Rafla, dans lequel elle est interprétée par le crooner de l’époque, Abdel Halim Hafez. Un choix artistique judicieux puisque la chanson de Jay Z sera classée parmi les "500 meilleures chansons de tous temps" par le magazine Rolling Stone.

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La petite histoire aurait pu s’arrêter là. Mais en 2007, un héritier de Baligh Hamdi, Osama Ahmed Fahmy, a décidé de poursuivre le rappeur en justice, car selon lui EMI Arabia, qui avait racheté les droits du label égyptien d’origine, n’avait pas acheté le droit de sous-licencier le titre pour qu’il soit utilisé dans une autre oeuvre. Mais le plaignant va plus loin encore. Ils soutient que l’utilisation qui est faite du titre – le clip du titre mettant en scène de Jay Z dans son yacht, cigare au bec, entourée de femmes en bikini – est contraire aux limites que fixe la loi égyptienne aux œuvres artistiques en matière de morale.

"Big Pimpin".

Après huit années de bataille juridique, un juge californien a finalement tranché, le 30 mars : les parties devront s’expliquer devant un tribunal. Et il y a fort à parier que ce procès, qui se tiendra en octobre, ne sera pas le dernier de ce type, tant l’échantillonnage fait désormais partie intégrante d’une grande partie de la production musicale contemporaine. Le débat sur la propriété intellectuelle a de beaux jours devant lui, surtout en Afrique où, à quelques exceptions prêt, les législations sur le droit d’auteur sont rarement appliquées.
 

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