État islamique : combien de vierges pour une ado sud-africaine ?
Comme Boko Haram, l’État islamique est friand de jeunes Africaines. Mais contrairement à l’organisation terroriste basée au Nigeria, Daesh essaie d’en attirer des consentantes. Une Sud-Africaine de quinze ans vient d’être interceptée in extremis au Cap.
De la Somalie au Mali, en passant par le Nigeria, l’Afrique est largement touchée par le terrorisme, particulièrement par sa mouvance islamiste. Nul doute qu’un adolescent désœuvré aurait donc toutes les occasions de se défouler sur le continent s’il lui venait l’envie de casser du "mécréant". De fait, si le chômage est le mal africain du XXIe siècle, il n’est en revanche pas difficile de se faire recruter dans les organisations terroristes africaines. Le contrat à durée indéterminée devrait même être de mise, sauf pour les embauches de kamikazes…
Mais, de la même manière que de jeunes Africains continuent de rêver d’un Occident chimérique, ceux qui veulent en découdre sont apparemment sensibles au fantasme d’un Orient exotique. Les plus motivés ne rêvent plus d’attentats domestiques mais de rejoindre ce qui apparaît aujourd’hui comme le "canal historique" du jihad : l’État islamique en Irak et en Syrie.
Cette ambition mortifère n’est pas exclusivement africaine. Selon une récente estimation de l’ONU, plus de 25 000 combattants étrangers auraient quitté leur pays pour rejoindre les foyers jihadistes moyen-orientaux, notamment par Daesh et Al-Qaïda. Ce nombre aurait augmenté de 71 % entre le milieu de l’année 2014 et mars 2015.
Cellule de recrutement en Afrique du Sud
Lundi 6 avril, les autorités sud-africaines, par la voix du ministre de la Sécurité nationale, confirmaient avoir identifié le premier cas formel de recrutement de Sud-Africains par l’EI. Et ce mouvement à la mode ne semble pas appâter que les phallocrates. C’est une jeune fille de quinze ans qui a été débarquée de son vol, dimanche, au départ du Cap, au moment où elle aurait, de son propre aveu, tenté de rejoindre la Syrie par Johannesburg puis la Turquie.
Déclarée disparue par ses grands-parents, la demoiselle dont l’identité est restée secrète, avait déjà été identifiée sur les réseaux sociaux comme une sympathisante des organisations extrémistes. En 2014, déjà, Hushaim al-Alawi, ambassadeur d’Irak à Pretoria, déclarait à l’Agence turque Anatolie que l’État islamique recrutait en Afrique du Sud. Après interrogatoire, la jeune Sud-Africaine a pu rejoindre sa famille, mais les services de sécurité enquêtent sur une possible cellule de recrutement jihadiste dans le pays.
Franchise "McTerro" ?
Les parcours individuels ne traduisent pas toujours les positions des organisations terroristes africaines. Celles-ci se gardent de mettre guère le doigt entre l’arbre Al-Qaïda et l’écorce EI. Bien sûr, avant l’auto-proclamation du califat d’Abou Bakr al-Baghdadi, Mokhtar Belmokhtar affirmait son allégeance à Ayman al-Zawahiri. Bien entendu, Aqmi porte "Al-Qaida" dans son acronyme. Mais bien des groupes jihadistes africains apportent leur soutien aux "confrères" moyen-orientaux, sans pour autant leur prêter allégeance. Bien malin, le Nigérian Abubakar Shekau, dans ses vidéos, lance "qu’Allah te protège" aussi bien au "bleu" Al-Baghdadi qu’à l’"ancien" al-Zawahiri. Comme un enfant du divorce refuserait de choisir entre papa et maman. McDonalds l’avait démontré : les franchises ne sont pas faciles à multiplier en Afrique…
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