Un membre du gouvernement français en Algérie pour le 70e anniversaire du massacre de Sétif ?
Le secrétaire d’État français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, souhaite se rendre en Algérie pour commémorer le 70e anniversaire du massacre de Sétif. Une première pour la France à ce niveau de représentation.
Pour la première fois, un membre du gouvernement français pourrait se rendre en Algérie pour commémorer les 70 ans du massacre de Sétif, là où des milliers d’Algériens ont été tués sous la colonisation française. Du 19 au 21 avril 2015, Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens combattants, souhaite effectuer un "voyage mémoriel" à Sétif, Mers El-Kébir et Alger, a indiqué son cabinet à l’AFP, avec un seul message : "Aucune mémoire n’est oubliée, on est dans une mémoire apaisée".
Les commémorations officielles ont lieu en mai en Algérie mais Jean-Marc Todeschini s’y rendrait en avril pour des raisons d’agenda. De son côté, la France célèbre le 8 mai le 70e anniversaire de la fin de la guerre de 1939-1945.
Cependant, le voyage de Todeschini doit d’abord être approuvé par les autorités algériennes. "Le secrétaire d’État attend encore l’accord des autorités algériennes avec qui ce déplacement doit se faire en bonne intelligence", a-t-on indiqué.
Une première pour la France
En février 2005, l’ambassadeur de France en Algérie avait reconnu une responsabilité de la France dans ces massacres en évoquant une "tragédie inexcusable". Cependant, aucun membre du gouvernement français ne s’est encore rendu à Sétif pour commémorer cette sombre page de l’histoire franco-algérienne. Si elle avait lieu, la visite de Jean-Marc Todeschini pourrait donc faire date.
Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, les festivités ont tourné au drame à Sétif, Guelma et Kheratta, dans l’est de l’Algérie. Des manifestations de nationalistes ont été violemment réprimées par les forces françaises. Selon la mémoire collective algérienne, 45 000 personnes ont alors perdu la vie, victimes de la police, de l’armée ou de milices de colons.
En décembre 2012, la président français François Hollande a reconnu "les souffrances que la colonisation a infligées" aux Algériens et dénoncé un "système (colonial) profondément injuste et brutal". Cependant, le travail de mémoire reste compliqué entre les deux pays. L’Algérie souhaiterait que la France aille au-delà des "petits pas" et s’excuse de manière globale pour son passé colonial.
>> Lire aussi : Commémoration du "bain de sang" de Sétif, 65 ans après
(Avec AFP)
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