Boko Haram n’aura pas laissé beaucoup de répit au nouveau président nigérian Mohammadu Buhari, qui doit être investi le 29 mai. Une explosion dans la gare routière de Gombe (Nord-Est) a fait au moins 10 morts et 8 blessés jeudi

"Les familles ont emporté les corps de cinq victimes et nous en avons cinq autres à la morgue. Huit autres personnes sont en ce moment même soignées aux urgences", a témoigné un médecin de l’hôpital municipal de Gombe. Une autre source médicale a confirmé le bilan de 10 morts et précisé que les blessés souffraient notamment de brûlures.

Une femme au téléphone

L’attentat a eu lieu jeudi à 20 heures 30 locales (19 heures 30 GMT). Selon Muhammad Garkuwa, un responsable du syndicat des chauffeurs de bus, c’est une femme qui a laissé son bagage à main à côté d’un autocar prêt à partir pour la ville de Jos (centre). "Personne ne la soupçonnait. Les gens pensaient qu’elle téléphonait avant que le bus ne se remplisse, a-t-il dit. Alors qu’elle parlait au téléphone, elle s’est éloignée du bus vers des échoppes, comme si elle voulait acheter quelque chose, en laissant son sac là où il était. Elle a disparu et le sac a explosé peu après, enflammant le bus", a t-il ajouté.

L’explosion est la dernière en date d’une série d’attaques similaires menées par Boko Haram ces six dernières années dans des gares routières et des marchés bondés dans le nord du pays. Le groupe islamiste, repoussé depuis février par une coalition militaire de ses fiefs des États d’Yobe, de Borno et de l’Adamawa, est revenu à des tactiques de guérilla, y compris les attentats-suicides et les attaques contre des civils dans les centres urbains.

(Avec AFP)