Aubameyang : « Je suis optimiste pour l’avenir des Panthères du Gabon »
À 25 ans, Pierre-Emerick Aubameyang est l’un des meilleurs attaquants africains évoluant en Europe. Le capitaine des Panthères du Gabon et buteur du Borussia Dortmund (Allemagne), très efficace ces dernières semaines, croit beaucoup en l’avenir de sa sélection…
Jeune Afrique : Le championnat gabonais a repris le 28 mars avec plusieurs mois de retard. Comment analysez-vous cette situation ?
Pierre-Emerick Aubameyang : Elle n’est pas normale. Ce retard a été préjudiciable pour l’ensemble du football gabonais. Les clubs et surtout les joueurs sont les premiers pénalisés. Dans quel état de forme seront-ils ? Et pour la sélection, c’est aussi un problème, car elle compte aussi sur les internationaux qui jouent au pays. De plus, on ne connaît pas toutes les raisons de ce retard.
La CAN 2015 s’est achevée au premier tour. Cela constitue-t-il un coup d’arrêt à une sélection annoncée comme prometteuse ?
Non. En Guinée Équatoriale, nous avons tout simplement manqué d’expérience et ça nous a coûté cher, notamment lors du second match face au Congo (0-1). Beaucoup de joueurs disputaient leur première phase finale de Coupe d’Afrique des nations. Mais je suis optimiste pour l‘avenir des Panthères. Il y a de bons et jeunes joueurs dans cette équipe. Cet échec à la CAN doit nous servir pour la suite.
Le Gabon fait partie des quinze meilleures sélections d’Afrique, alors que c’est un pays très peu peuplé…
(Il coupe) Quand on y réfléchit, c’est presque fou. Il y a un peu plus d’un million d’habitants au Gabon. Le réservoir de joueurs n’y est pas énorme. Et pourtant, nous sommes capables de rivaliser avec les meilleurs, de participer régulièrement à la CAN. Cela ressemble à un exploit. En 2009, nous avions failli nous qualifier pour la Coupe du monde 2010. Notre objectif, c’est de participer à celle de 2018. On peut y croire.
À seulement 25 ans, vous êtes un des meilleurs joueurs africains et un des rares Gabonais à évoluer dans un grand championnat. La pression n’est-elle pas trop forte, parfois ?
Elle existe, mais cela ne m’a jamais posé de problème. J’ai toujours mis le doute de côté. Je sais que le public gabonais est exigeant, qu’on attend beaucoup de moi. Mais j’assume, sans problème. Je joue dans un gros club. Il est normal qu’il y ait des attentes.
Je m’imagine très bien m’inscrire dans la durée avec Dortmund.
Vous avez rejoint le Borussia Dortmund pour cinq ans en juin 2013. Y-a-t-il eu un moment où vous avez regretté ce choix ?
Pas une seconde ! Quand j’avais appris que ce club s’intéressait à moi alors que j’évoluais à Saint-Étienne, il n’était pas question pour moi d’aller ailleurs. Car le Borussia est l’endroit idéal pour progresser et franchir un cap. Il y a encore plus d’exigence qu’ailleurs. Je le constate tous les jours à l’entraînement. Pour un attaquant, la Bundesliga est ce qu’il y a de mieux, avec la Premier League anglaise. Je suis sous contrat jusqu’en juin 2018, et je m’imagine très bien m’inscrire dans la durée avec Dortmund.
Votre seconde saison allemande est meilleure que la première au niveau des statistiques (18 buts et 9 passes décisives toutes compétitions confondues, contre 16 buts et 5 passes décisives en 2013-2014), alors que le Borussia connaît des difficultés en championnat…
Tous les grands clubs connaissent à un moment ou à un autre des passages à vide. C’est notre cas, même si, depuis le mois de janvier, les résultats sont nettement meilleurs. Le maintien est en très bonne voie. Quant à mon statut, il a en effet évolué. Déjà, je joue plus que la saison dernière. Jürgen Klopp, l’entraîneur, m’accorde plus sa confiance. À son contact, j’ai beaucoup appris. Il m’a toujours beaucoup parlé. Et il a su me mettre en confiance aussi. On voit que c’est un technicien qui aime ses joueurs, qui les protège, ce qui ne l’empêche pas d’être exigeant. Il est pour quelque chose dans ma progression…
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