Afrique du Sud : le patron de la Cosatu, Zwelinzima Vavi, démis de ses fonctions

Après des années de luttes internes, le patron de la Cosatu a été démis de ses fonctions lundi. L’expulsion de Zwelinzima Vavi, à la tête de la plus puissante centrale syndicale depuis 16 ans, est un vrai séisme dans la classe politique sud-africaine.

Zwelinzima Vavi, secrétaire général du Cosatu, démis de ses fonctions. © Alexander Joe/AFP

Zwelinzima Vavi, secrétaire général du Cosatu, démis de ses fonctions. © Alexander Joe/AFP

Publié le 1 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Une nouvelle page de l’histoire politique se tourne en Afrique du Sud. Zwelinzima Vavi, secrétaire général de la Confédération des syndicats, la Cosatu (Congress of South African Trade Unions), a été mis à la porte. Actes de défiance, absences répétées aux réunions, désaveu public… Lundi soir, le comité exécutif central a voté pour sa démission à 31 voix contre une, rapporte le Mail and Guardian. Selon un compte rendu officiel de cette réunion, Zwelinzima Vavi a été démis pour "faute professionnelle", pour avoir "failli à ses devoirs", pour avoir "agi de façon préjudiciable" à l’organisation et "avoir contrevenu à la constitution" de la Cosatu.

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Mais à un an des prochaines élections locales, tout cela ne pourrait être qu’un prétexte pour enlever une épine du pied de Zuma. Zwelinzima Vavi incarnait l’aile gauche du syndicat. Depuis quelques années, il n’a cessé de prendre ses distances avec l’African National Congress (ANC, au pouvoir). Or la Cosatu est l’alliée principale et historique du parti de Jacob Zuma. L’an dernier, Zwelinzima Vavi avait refusé d’appuyer publiquement l’ANC lors de la présidentielle…

Une expulsion "injuste et illégale"

En conférence de presse mercredi midi, Zwelinzima Vavi a vivement réagi à son expulsion en la qualifiant d’injuste et d’illégale, selon SABC News.

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Le départ de Vavi pourrait pousser de nombreux syndicats à quitter la Cosatu en guise de soutien. Porte-parole de la Confédération depuis plus de 15 ans, Patrick Cohen a par exemple choisi de démissionner pour soutenir Vavi, ne pouvant "défendre l’indéfendable", a-t-il déclaré.

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Pour l’instant, Zwelinzima Vavi n’a pas l’intention de créer un nouveau mouvement. "Il n’est pas question pour l’instant de former une nouvelle fédération", a-t-il dit avant d’admettre "avoir eu des discussions" avec d’autres organisations syndicales.

En 2013, Zwelinzima Vavi avait déjà été suspendu provisoirement de ses fonctions après avoir été impliqué dans un scandale sexuel avec l’une de ses jeunes collaboratrices.

La Cosatu, déchiré par les luttes internes

Depuis plusieurs années, la Cosatu est déchirée par des luttes intestines. En 2013, des syndicats s’étaient notamment affrontés au sujet du soutien au président Zacob Zuma. Cette crise interne avait mené à la démission du président du Numsa et puis à l’exclusion, en novembre 2014, de ce puissant syndicat des métallos, qui compte 340 000 membres.

>> Pour aller plus loin : Afrique du Sud : comment l’explosion du Cosatu menace l’ANC

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Zwelinzima Vavi, secrétaire général de la Cosatu, le 29 mai 2013 à Johannesburg. © Stephane de Sakutin/AFP

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