Ouvert à Kampala le 17 mars, le procès des islamistes inculpés dans les attentats de 2010 devait reprendre le mardi 31 mars. Mais les prévenus n’ont pas été emmenés dans le box. Seuls leurs avocats étaient présents, visiblement très émus après le meutre de la procureure, la veille, par deux hommes à moto. Les juges ont ajourné l’audience. Ils doivent se réunir ultérieurement avec le Parquet pour fixer une nouvelle date de reprise du procès.

Aucune arrestation pour l’heure

La police a indiqué n’avoir pour l’heure arrêté aucun suspect, et ne privilégier aucune piste dans l’assassinat de la procureure. Le crime "pourrait être lié aux accusés des attentats de 2010, mais aussi à d’autres suspects inculpés par le tribunal plus récemment dans d’autres affaires. On ne peut pas l’établir dans l’immédiat", a déclaré le porte-parole de la police, Fred Enanga.

Joan Kagezi a été attaquée lundi alors qu’elle rentrait chez elle avec ses trois enfants. Elle s’était arrêtée pour acheter des fruits sur le bord de la route. La police affirme avoir ratissé toute la banlieue concernée de Kampala et promet d’étendre ses actions à d’autres zones.

Première action d’envergure des Shebab en dehors de la Somalie

Le 11 juillet 2010, deux attentats avaient visé Kampala. L’un dans un restaurant éthiopien et l’autre dans le bar d’un club de rugby. Des attaques perpetrées par deux kamikazes qui avaient déclenché leur ceinture d’explosif alors que les deux établissements retransmettaient la finale de la Coupe du monde de football.

Le double attentat, avait fait 76 morts et plus de 80 blessés. C’était alors la première action d’envergure des shebab – qui ont depuis fait allégeance à Al-Qaïda – hors des frontières somaliennes. Ils ont depuis récidivé à plusieurs reprises, essentiellement au Kenya voisin, où ils ont revendiqué la spectaculaire tuerie au centre commercial Westgate en septembre 2013 qui avaiet fait au moins 67 morts.

(Avec AFP)