Burkina Faso : une ONG veut traduire Blaise Compaoré en justice pour « assassinats »

Blaise Compaoré devant la justice ? C’est en tout cas que ce réclame le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP).

Blaise Compaoré, l’ancien chef d’État burkinabè. © Francois Mori/AP/SIPA

Blaise Compaoré, l’ancien chef d’État burkinabè. © Francois Mori/AP/SIPA

Publié le 1 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

L’ONG burkinabè a annoncé mardi à Ouagadougou avoir demandé la traduction devant la justice de l’ancien président pour des assassinats commis durant les émeutes ayant abouti à son départ fin octobre. Le MBDHP, qui ne peut porter plainte directement contre un ancien chef de l’État, a demandé à l’Assemblée nationale intérimaire la mise en accusation de ce dernier "devant la Haute cour de justice pour des faits d’assassinats et tentative d’assassinats survenus durant la révolution d’octobre 2014", a déclaré le président de l’ONG Chrysogone Zougmoré.

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La même demande a été formulée au sujet de l’ancien Premier ministre Luc Adolphe Tiao et de l’ex-ministre de la Sécurité Jérôme Bougouma. "Nous allons voter la loi pour que Blaise Compaoré soit poursuivi pour les actes qu’il a commis", a promis David Moyenga, député du Conseil national de transition (CNT – l’assemblée intérimaire).

Le MBDHP et des victimes blessées par balles durant les émeutes anti-Compaoré ont également déposé une plainte contre François Compaoré, le frère cadet de l’ex-président. Au moins un homme a été abattu devant sa résidence avant que celle-ci ne soit méthodiquement pillée par une foule en colère.

"Blaise Compaoré n’est pas au dessus des lois"

Les émeutes ayant abouti au renversement de Blaise Compaoré ont officiellement fait 24 morts et 625 blessés entre le jeudi 30 octobre et le dimanche 2 novembre 2014. La société civile burkinabè dénombre une trentaine de morts. "Des hommes armés de fusils de guerre, notamment des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), et des individus non identifiés en civil ont volontairement et intentionnellement, à divers endroits de Ouagadougou, ouvert le feu sur des manifestants aux mains nues", a tempêté Chrysogone Zougmoré.

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"Cinq mois après les crimes odieux commis durant la révolution d’octobre, aucune procédure judiciaire concrète n’a été initiée", a estimé avec consternation et regret le MBDHP, qui dénonce l’inertie du pouvoir à ce sujet. L’ONG a également émis une requête auprès du Premier ministre Isaa Yacouba Zida afin qu’il donne ordre de poursuite contre le général Gilbert Diendéré, l’ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, le général Honoré Nabéré Traoré, chef d’état-major des armées durant l’insurrection, et tous les militaires impliqués dans ces crimes.

"Blaise Compaoré, qui vit actuellement en Côte d’Ivoire, n’est pas au-dessus de la loi. S’il a fui c’est parce qu’il se reproche quelque chose. Maintenant, la justice doit faire son travail", a commenté Me Bénéwendé Sankara, un ténor de l’ex-opposition. "Il y a longtemps que nous demandons que Blaise Compaoré et son régime soient jugés pour les crimes abominables qui ont été commis", a-t-il ajouté.

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(Avec AFP)

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