Le français BRL Ingénierie va mesurer l’impact du barrage de la Renaissance sur les eaux du Nil
Le cabinet d’études français BRL Ingénierie a été choisi pour mesurer l’impact de la construction du barrage Grande Renaissance sur les ressources en eau du Nil, a appris « Jeune Afrique ». Un bon point pour l’Éthiopie qui entretient de solides relations avec cette entreprise depuis plus de quinze ans.
Elles étaient trois finalistes, parmi les sept entreprises présélectionnées par l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan, en octobre dernier, pour le délicat contrat d’évaluation de l’impact du barrage éthiopien Grande Renaissance sur le volume des eaux du Nil. De ces trois sociétés, toutes soutenues par un des pays impliqués, c’est finalement au cabinet d’études français BRL Ingénierie, appuyé par l’Éthiopie, qu’a été confiée la mesure des conséquences de cette infrastructure sur les ressources en eaux et la production électrique de ces pays ainsi que celle des conséquences socio-économiques transfrontalières du projet.
La construction de ce barrage avait provoqué de vives réactions en Égypte. En effet, elle requiert le détournement des eaux du Nil bleu (l’un des principaux affluents du Nil) et le remplissage d’un réservoir de 70 milliards de mètres cubes d’eau, dont Le Caire redoute les effets sur le débit du Nil et sur l’agriculture égyptienne.
Propositions
L’étude confiée à BRL Ingénierie entre dans le cadre d’un accord tripartie dévoilé en mars 2015 par Addis Abeba, Khartoum et Le Caire. Selon nos informations, la société française a remporté ce contrat, d’un coût de 4 millions de dollars, en proposant un projet d’une durée plus longue que ce que prévoyait l’appel à propositions (11 mois au lieu de 5) et plus complet techniquement (avec la participation de 15 experts).
BRL devra cependant sous-traiter 30 % de l’étude au cabinet hollandais Deltares, soutenu par le Soudan. L’offre du cabinet français Artelia, qui avait les faveurs du Caire, s’est fait retoquer sur des aspects techniques.
Points
La victoire de BRL Ingénierie semble donc un nouveau point marqué par l’Éthiopie. L’entreprise française, installée dans le pays depuis 1998, y est déjà impliquée dans de gigantesques projets d’aménagements, comme celui portant sur l’irrigation de 14 000 hectares de terres à proximité du Lac Tana, où le Nil Bleu prend sa source.
À son inauguration, prévue après 2017, le barrage Grande Renaissance sera le plus grand d’Afrique, avec une puissance de 6 000 mégawatts. Son coût est estimé selon les autorités éthiopiennes à 4,2 milliards de dollars.
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