Boko Haram : un an après, quelles sont les chances de retrouver les 219 lycéennes nigérianes ?

Un an jour pour jour après leur enlèvement par Boko Haram à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, le monde est toujours sans nouvelles des 219 lycéennes. Existe-t-il encore une chance de les retrouver ?

Capture d’écran d’une vidéo de Boko Haram, réalisée le 12 mai 2014, montrant des lycéennes. © AFP

Capture d’écran d’une vidéo de Boko Haram, réalisée le 12 mai 2014, montrant des lycéennes. © AFP

Publié le 14 avril 2015 Lecture : 3 minutes.

Retour sur les faits

Le 14 avril 2014 au soir, des lycéennes d’une école de Chibok, dans le nord-est du Nigeria, se reposent dans leur dortoir à la veille d’un examen important. Elles ne le passeront jamais. Car c’est Boko Haram qui débarque au lycée et enlève les 276 adolescentes. Dans les heures qui ont suivi le rapt, seules 57 d’entre elles parviennent à s’échapper.

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Malgré les promesses à répétition des autorités nigérianes et les messages rassurants de l’armée qui soutenait avoir retrouvé la trace des otages, le monde est toujours sans nouvelles des 219 lycéennes restées captives des islamistes armés.

Que sont-elles devenues ?

Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste Boko Haram, a promis de les vendre "en esclaves", avant d’assurer plus tard dans une nouvelle vidéo de propagande les avoir "mariées de force".

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Selon de nombreux experts, ces deux versions sont envisageables. Et il est fort possible que les otages aient été dispersées depuis longtemps.

Quelles sont donc les chances de les retrouver ?

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Dans ces conditions, les chances de retrouver ces quelque 219 adolescentes sont minces. D’autant que le kidnapping du 14 avril 2014, même s’il a été très médiatisé, est loin d’être le seul crime de ce type commis par Boko Haram.

À en croire Amnesty International, au moins 2 000 femmes et fillettes ont été enlevées au Nigeria depuis le début de l’année dernière. Une persistance de ciblage délibéré d’enfants par les islamistes dénoncée par les Nations unies et les ONG de défense des droits de l’homme.

Le gouvernement du président Goodluck Jonathan, qui a cherché à minimiser et même à nier ce kidnapping, dans un premier temps, a été accusé d’être indifférent au sort des lycéennes. Cette erreur politique et son incapacité à juguler l’insurrection islamiste, qui a fait des milliers de morts dans le nord du Nigeria depuis 2009, ont probablement joué un rôle majeur dans la défaite de Jonathan à la présidentielle fin mars.

Le vainqueur de la présidentielle, Muhammadu Buhari, qui sera investi le 29 mai, a promis quant à lui de faire de la lutte contre Boko Haram la priorité de son mandat. Une nouvelle raison d’espérer. En tout cas, l’armée nigériane continue d’y croire. Selon un officiel cité dans un nouveau rapport d’Amnesty International publié mardi, les lycéennes enlevées sont gardées dans plusieurs camps de Boko Haram, au Nigeria mais aussi au Tchad et au Cameroun voisins.

La mobilisation mondiale a-t-elle aidé ?

En attendant, place à la commémoration. Un rassemblement est prévu à Abuja, la capitale, où le mouvement #Bringbackourgirls se réunit quotidiennement depuis un an pour réclamer la libération des otages. Et une veillée à la bougie devait avoir lieu sur un grand rond-point de Lagos, où les noms de toutes les otages ont longtemps été affichés.

Selon les responsables de la campagne #Bringbackourgirls, l’Empire State Building, à New York, devrait aussi être éclairé mardi d’une robe rouge et violette en solidarité et pour symboliser la lutte contre les violences faites aux femmes.

"C’est formidable que le monde se souvienne et véhicule le message que nous n’oublierons pas et que nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que nous sachions ce qui est arrivé à nos filles", a déclaré Habiba Balogun, une des coordinatrices du mouvement à Lagos.

Plusieurs personnalités ont apporté leur soutien au mouvement #BringBackOurGirls, dont la Première dame des États-Unis, Michelle Obama, et la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, Malala. Celle-ci a considéré, dans une lettre ouverte aux adolescentes otages publiée à la veille de l’anniversaire de leur enlèvement, que les dirigeants nigérians et la communauté internationale n’ont pas fait assez pour vous aider".

"Ils doivent faire beaucoup plus d’efforts pour votre libération. Avec beaucoup d’autres, je fais pression sur eux pour que vous soyez libérées", a également écrit Malala Yousafzai à "[ses] courageuses sœurs".

(Avec AFP)

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