Le tunisien Monoprix revoit sa stratégie à l’international

À l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, SNMVT-Monoprix a insisté sur sa volonté de se concentrer sur un marché tunisien plus concurrentiel. Les plans de développement en Libye ont été gelés, tandis qu’au Maroc, c’est désormais une alliance qui est privilégiée.

En Tunisie, la concurrence est plus affirmée. © DR

En Tunisie, la concurrence est plus affirmée. © DR

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 23 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Coup dur pour la stratégie de développement international de SNMVT-Monoprix, partenaire tunisien du français Groupe Casino. La dégradation de la situation sécuritaire en Libye l’a obligé à fermer en début d’année, et de manière provisioire, son deuxième supermarché dans le pays, une surface de grande taille (1900 mètres carrés) ouverte en février 2014. Le premier supermarché, qui avait ouvert un an plus tôt dans un autre quartier de Tripoli, est quant à lui toujours en activité.

« Nos plans de développement dans le pays sont gelés et nous avons transféré la gestion à notre partenaire local, le groupe Husni Bey, a expliqué à Jeune Afrique Afif Bejaoui, responsable du développement international de SNMVT-Monoprix. Nous sommes en stand-by mais si la situation s’améliore, nous serons bien positionnés en raison de notre antériorité sur ce marché. »

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En 2012, la société tunisienne, détenue majoritairement le groupe Mabrouk et cotée à la Bourse de Tunis, avait annoncé son intention d’ouvrir plus d’une dizaine de supermarchés au cours des prochaines années, la Libye étant vue alors comme un véritable relais de croissance. Lors de la présentation faite à la communauté financière, SNMVT a toutefois insisté sur le risque limité : en raison d’une législation locale stricte, la société commerciale est la propriété à 100 % d’Husni Bey et SNMVT-Monoprix n’est actionnaire que de la société de management.

Alliance marocaine

De la même manière, les ambitions au Maroc, avec l’ouverture annoncée en 2012 de 10 à 15 supermarchés Monoprix en deux à trois ans, ont été revues. « C’est un marché mature et concurrentiel, explique Afif Bejaoui. Les investissements dans le domaine de la grande distribution étant lourds, nous sommes en pourparler avec un partenaire stratégique local. » Selon nos informations, l’objectif serait de se rapprocher d’un groupe marocain déjà actif dans le domaine des supermarchés, avec lequel une alliance serait passée. Les deux associés auraient alors l’avantage d’être présents sur deux grands marchés, le Maroc et la Tunisie.

SNMVT continue par ailleurs à regarder le marché algérien et a annoncé aussi son intérêt pour l’Afrique subsaharienne francophone, en privilégiant un partenariat avec un acteur existant. Au Ghana, le groupe Mabrouk s’est associé en 2014 avec le financier Duet et le groupe local Finatrade pour développer une dizaine de supermarchés dans le pays sous l’enseigne Shop’n’Save.

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Croissance trop faible

Ces revirements dans la stratégie internationale interviennent alors que le marché tunisien est devenu plus concurrentiel, notamment suite à l’arrivée d’Auchan dans le capital de Magasin Général. Dans les premiers mois de l’année 2014, SNMVT-Monoprix a vu sa fréquentation baisser à plusieurs reprises. La société a donc décidé de consacrer une grosse partie de ses efforts à regagner des parts de marché. Au final, elle a fini l’année 2014 avec une hausse de 10,64 % de son chiffre d’affaires, à 531 millions de dinars (environ 234 millions d’euros).

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Un résultat meilleur qu’en 2013 (+8,7 %, à 479,9 millions de dinars) mais toujours inférieur aux objectifs annoncés en 2013 de 20 % de croissance annuelle des revenus. Et nettement en-dessous des 37,2 % de croissance connue par Magasin Général l’année dernière (pour 754,7 millions de dinars de chiffre d’affaires). Le résultat net de SNMVT-Monoprix a progressé de 6,53 %, à 10,107 millions de dinars. Pour 2015, l’objectif est d’ouvrir neuf magasins (pour 84 aujourd’hui), de faire croître de 15 % les revenus, de 50 % le résultat d’exploitation et de 20 % les bénéfices nets.

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