Capital-investissement : le best-of 2012
L’année 2012 aura confirmé l’intérêt des investisseurs pour l’Afrique. Plus que jamais, le capital-investissement semble constituer la voie royale pour se lancer sur le continent, au détriment des marchés financiers.
![2012 a vu le français Wendel, une figure du capital-investissement européen, faire son entrée sur le continent. © Éric Frémont/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/01/05/Wendel_eric-Fremont-AFP.jpg)
2012 a vu le français Wendel, une figure du capital-investissement européen, faire son entrée sur le continent. © Éric Frémont/AFP
Cette année a été marquée par l’arrivée en Afrique d’un nouveau poids lourd du capital-investissement à l’international. L’américain KKR a fait son entrée sur le continent, sur les traces de son compatriote Carlyle. Ce dernier a d’ailleurs effectué son premier investissement, de 210 millions de dollars, dans le négociant panafricain Export Trading Group, en novembre. Le français Wendel, un holding d’investissement coté à la Bourse de Paris, a lui aussi effectué sa première opération en plaçant 125 millions de dollars dans l’opérateur de tours panafricain IHS, et prévoit d’en réaliser d’autres dans les prochaines années. Le paysage africain du capital investissement a également été largement modifié par l’annonce de la reprise d’Aureos Capital par Abraaj Capital. Basé à Dubaï, ce dernier devient ainsi l’un des tout premiers capital-investisseurs sur le continent.
Le décollage de l’impact investment
Les acteurs de taille plus modeste sont aussi sur les dents. I&P, un fonds d’impact investment, a levé 51,5 millions d’euros pour les PME africaines et déjà réalisé cinq opérations depuis le début de l’année. I&P, qui a ouvert un bureau à Dakar cette année, est dirigé par Jean-Michel Sévérino, ancien directeur de l’AFD. Un autre ancien du bailleur de fonds français, Jean-Luc Rigouzzo a annoncé en fin d’année que sa structure, Amethis Finance, fondée en partenariat avec la Compagnie financière Benjamin de Rothschild, avait levé 300 millions d’euros, dont 150 millions en dette. XSML, un impact investisseur hollandais, a quant à lui annoncé plusieurs opérations en en RD Congo et en Centrafrique cette année.
Moins gros
Ce nouvel intérêt ne s’est pas encore traduit par une envolée des investissements. L’année 2011 avait été marquée par plusieurs grosses opérations, comme la reprise de Shell Oil Products Africa par Hélios associé au négociant Vitol ou l’injection de 750 millions de dollars dans la banque nigériane Union Bank par African Capital Alliance et plusieurs co-investisseurs (des opérations longues qui ont pris fin en 2012).
2012 n’a pas vu de très grosses opérations, le plus grand deal ayant été, selon les statistiques de Jeune Afrique, l’injection de 250 millions de dollars dans le groupe d’assurances panafricain Saham Finances par Abraaj et la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale).
L’année a en revanche été marquée par la réalisation d’opérations dans des secteurs très orientés vers les consommateurs : le rachat de la chaîne de café kenyan Java House par Emerging Capital Partners ou encore l’investissement de 90 millions de dollars par Duet Africa dans le brasseur éthiopien Dashen.
Bailleurs de fonds
Les bailleurs de fonds sont toujours incontournables dans le financement des opérations de private equity. Le plus important d’entre eux, la SFI a engagé au total 4 milliards de dollars en Afrique. Elle a notamment investi 100 millions de dollars dans Ecobank, dans Banque populaire, 15 millions dans la ghanéenne UT Bank et 125 millions dans Saham Finances. Proparco, filiale de l’agence d’aide au développement française, a quant à elle réalisé un investissement de 12,5 millions de dollars dans la branche africaine du laboratoire indien Strides Arcolab. Elle a aussi effectué un investissement dans la Banque commerciale du Rwanda.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Economie et Entreprises
- Vera Songwe : « Les obligations souveraines africaines, c’est comme une Lamborghin...
- Chez Société générale, le départ de Georges Wega reconfigure le bloc subsaharien d...
- À Brazzaville, Mpila est en plein renouvellement urbain
- Younes Addou, le « Monsieur agrobusiness » d’InnovX (OCP) qui veut faire de l’Afri...
- Énergies : qui du Maroc ou de l’Algérie imposera son leadership au Niger ?