Boucle ferroviaire : statu quo au Burkina Faso

Crise politique, discussions tripartites en berne, suspension de la licence d’exploitation de la compagnie minière Pan African Minerals qui exploite le gisement de manganèse de Tambao… Au Burkina Faso, la boucle ferroviaire est en stand-by. Explications.

L’appel d’offres pour la ligne Bamako – Dakar sera lancée dans six mois © DR

L’appel d’offres pour la ligne Bamako – Dakar sera lancée dans six mois © DR

Publié le 16 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Le protocole d’accord conclu entre le groupe français Bolloré et Pan African Minerals (qui exploite la mine de manganèse de Tambao) pour la construction d’un chemin de fer devant faciliter le transport du minerai jusqu’au port d’Abidjan est-il en panne ? Neuf mois après la signature de l’accord, rien n’a bougé. Et les deux partenaires sont toujours dans l’expectative. Une série de difficultés a en effet bloqué l’avancée du dossier : la suspension en mars dernier du permis d’exploitation de la mine de Tambao et de l’exportation du minerai par la route ainsi que la crise politique burkinabè de fin octobre 2014, qui a conduit à l’instauration d’un gouvernement de transition.

Ces complications ont, de fait, interrompu les négociations sur les annexes de l’accord. Ces dernières concernent la révision de la convention de concession du 12 décembre 1994 qui permet, d’une part, au groupe Bolloré de financer les investissements en infrastructures sur l’axe Abidjan-Kaya et, d’autre part, au groupe de l’homme d’affaires australo-roumain Frank Timis de construire le chemin de fer Kaya-Dori-Tambao sous forme d’un contrat « built operate and transfert ».

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Le groupe français Bolloré doit investir 45 milliards de F CFA dans la première phase de son programme de réhabilitation, dont le démarrage est prévu après la signature d’une convention de concession révisée entre sa filiale Sitarail, la Côte d’ivoire et le Burkina Faso. Par contre, la convention portant sur la nouvelle ligne ferrée est dans l’impasse. Ni Pan African Minerals (PAM), ni l’exécutif du Burkina Faso ne fournissent de vraies explications à cette situation.

Boucle ferroviaire cotonou Abidjan Bollore modifie DR4px; border: 0px solid #000000; float: left;" />Le ministre burkinabè des Infrastructures, Daouda Traoré avance que les experts ont repris le travail d’élaboration des instruments juridiques en février 2015. S’il réaffirme que les autorités de la transition entendent respecter les engagements internationaux du pays, il confirme la suspension de l’exploitation du minerai de Tambao « en attendant le démarrage des travaux d’infrastructures prévus dans la convention ».

Timides avancées

« Tambao est plus au moins stoppé au motif que PAM devait réaliser le chemin de fer et des routes d’abord », constate l’homme d’affaires Lassiné Diawara, ancien président du conseil d’administration de Sitarail.

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Contacté par Jeune Afrique, le groupe dirigé par Frank Timis – qui a séjourné à Ouagadougou en fin de semaine dernière – estime que « la construction du tronçon Kaya-Tambao a été toujours liée, dans l’accord, à l’obligation du Burkina de faciliter l’exportation de 2 millions de tonnes de manganèse par le chemin de fer Kaya-Abidjan » dont la réhabilitation incombe à Bolloré.

« Le calendrier de demarrage des travaux fait partie des discussions entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le groupe Bollore et Pan African Minerals », poursuit la même source. 

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La ligne ferroviaire Kaya-Dori-Tera-Niamey semble donc incertaine. Le projet a certes enregistré quelques timides avancées. En 2014, le cabinet de conseil en ingénierie espagnol TYPSA avait réalisé les études d’avant-projet sommaire.

« Actuellement, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemao) accompagne le Burkina Faso et le Niger pour mobiliser deux millions de dollars auprès de la Banque africaine de développement afin de réaliser les études d’avant-projet détaillé et d’élaborer le dossier d’appels d’offres de la ligne », tient à rassurer Daouda Traoré.

Par Nadoun Coulibaly, à Ouagadougou

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