Algérie : le patronat présente son plan pour « l’émergence »

Le Forum des chefs d’entreprise algérien a dévoilé un programme de réforme censé contribuer à l’émergence de l’économie algérienne, avec la création de 60 000 emplois par an et un taux de croissance de 8 % à l’horizon 2020.

Ali Haddad est le président du Forum des chefs d’entreprise de l’Algérie. © Ennahar TV/Youtube

Ali Haddad est le président du Forum des chefs d’entreprise de l’Algérie. © Ennahar TV/Youtube

Publié le 16 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est la réponse des patrons algériens aux appels à la diversification de l’économie algérienne, lancés avec de plus en plus d’urgence par les autorités à mesure que se prolonge le repli du cours de l’or noir. Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprise, le principal syndicat patronal algérien, a dévoilé le 15 avril, les grandes lignes d’un plan pour « l’émergence du pays ».

Ce document stratégique, qui doit être soumis dans quelques semaines au Premier ministre Abdelmalek Sellal, contient un ensemble de propositions dont la mise en oeuvre devrait « contribuer fortement au développement du pays et à son émergence économique », a indiqué Ali Haddad, rapporte l’Agence de presse nationale APS.

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Recommandations

Ces propositions s’articulent autour de cinq axes : le financement de l’entreprise, la fiscalité, l’environnement reglémentaire, la politique nationale des prix et les subventions.

Le plan du Forum des chefs d’entreprises, détaille l’APS, recommande notamment le lancement d’une « opération d’assainissement fiscal », une sorte d’amnistie fiscale qui permettrait aux acteurs de l’économie informelle de se faire identifier en s’acquittant d’une taxe forfaitaire de 10 % sur le montant du chiffre d’affaires déclaré à l’enregistrement de leur société.

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Le FCE appelle également à supprimer la taxe sur l’activité professionnelle et à une réforme du taux de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). Alors qu’un taux d’IBS standard de 23 % est aujourd’hui appliqué, le FCE recommande de l’abaisser à « 5 % pour les activités de biens et services », de « l’éliminer sur les bénéfices réinvestis » et de l’augmenter à « 30 % pour les activités d’importation », rapporte l’agence de presse.

Autre réclamation du patronat : l’ouverture de tous les secteurs d’activité aux entrepreneurs privés algériens. « Il n’y a pas un pays dans le monde qui s’est développé sans la dominance du secteur privé dans son économie », a plaidé Brahim Benabdelssalam, vice-président du FCE, selon les propos rapportés par l’APS.

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Le plan préconise également la création d’un « Fonds d’investissement doté d’un capital équivalant à 10 milliards de dollars dans une première phase » et le lancement d’un grand emprunt national de 2 000 milliards de dinars afin de financer de grands programmes nationaux.

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Impact

Certain de l’efficacité de ses solutions, le FCE estime que la mise en oeuvre de son programme se traduirait par la réalisation d’un taux de croissance moyen de 8 % à l’horizon 2020, la création de 60 000 entreprises nouvelles chaque année et de deux millions d’emplois dans l’industrie, l’agriculture, le BTP et les services.

Selon ses promoteurs, ce programme devrait permettre d’augmenter la part du secteur industriel (hors hydrocarbures) à 15 % du PIB d’ici à cinq ans (elle est aujourd’hui inférieure à 5 % selon les chiffres de la BAD) et une réduction de 10 milliards de dollars de la facture des importations.

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