Sésame : « Sauf accident climatique majeur, les prix vont continuer de baisser »

Pierre Ricaud, analyste des marchés agricoles chez N’Kalô, revient pour Jeune Afrique sur les perspectives d’évolution du cours du sésame à la Bourse d’Addis-Abeba. 

Pierre Ricaud. DR

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Publié le 13 avril 2015 Lecture : 1 minute.

Après avoir dépassé 2 000 dollars la tonne en 2014 à la Bourse des matières premières d’Addis-Abeba (Ethiopian Commodity Exchange), le cours du sésame a connu une chute spectaculaire pour s’établir sous les 1 150 dollars la tonne début avril. Un niveau qui n’avait plus été observé depuis fin 2011. Cet effondrement est dû à l’augmentation de la production au niveau mondial.

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En un an, elle sera passée de 4 à 4,5 millions de tonnes, dont au moins 1,5 million aura été produite en Afrique. L’Éthiopie, le Soudan et le Tchad sont les plus gros contributeurs du continent avec environ 800 000 tonnes. L’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Burkina Faso et Mali principalement) a récolté environ 400 000 tonnes cette année. Et plus de 300 000 tonnes devraient être produites par la Tanzanie, le Mozambique et l’Ouganda à partir du mois de mai.

Résultat : malgré une demande toujours en augmentation, en Chine et au Moyen Orient mais aussi en Europe et aux États-Unis, 20 % à 25 % du stock mondial devrait être encore disponible en novembre lorsque la prochaine campagne sera commercialisée. Il est donc probable que les prix continuent de baisser, sauf accident climatique majeur.

En Afrique de l’Est, la diminution des exportations devrait être compensée par une hausse importante de la consommation locale, qui pourrait atteindre 30 % à 40 % des volumes produits. Ce ne sera pas forcément le cas en Afrique de l’Ouest où cette culture est quasi exclusivement destinée à l’exportation. Pour autant, les producteurs locaux ne devraient pas renoncer à cultiver du sésame car les prix d’achat « bord champ », entre 300 et 450 F CFA (0,45 et 0,68 euro) le kilo, demeurent attractifs.

En 2014-2015, les superficies consacrées à cette culture dans la région ont bondi de plus de 30 % grâce aux prix exceptionnels offerts aux producteurs lors des deux campagnes précédentes marquées par des déficits de production.

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