Burundi : ceux qui bougent à Buja
Qu’ils jouent avec le tissu ou les notes, ils ont la réussite au bout des doigts. Zoom sur deux jeunes créateurs de Bujumbura.
Burundi, le grand saut
Législatives, communales, présidentielle, sénatoriales, collinaires… Le pays va se lancer, fin mai, dans un marathon électoral qui s’achèvera en août. Et le climat est tendu.
Krystal Shabani 23 ans, styliste.
Elle n’a pas atterri dans le monde de la mode par hasard. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Krystal Shabani a toujours eu à portée de main "une petite trousse remplie d’aiguilles et de fil". Son entourage n’est donc pas surpris lorsque, en 2012, elle décide de créer sa propre marque, Krysbel Design, avec pour principal objectif de mettre le coton africain à l’honneur.
Les quelque 2 000 francs burundais (à peine plus de 1 euro) dont elle dispose lui suffisent pour créer des boucles d’oreilles en pagne, qui trouvent rapidement clientes, puis des bracelets, qui se vendent aussi très bien. Suffisamment en tout cas pour qu’elle lance sa collection, "avec trois vêtements". Comme ses bijoux, ils "font le buzz" dès leur apparition sur internet. Les commentaires fusent, les commandes affluent. Krystal multiplie les modèles.
Elle se lance alors dans la fabrication de chaussures, de lunettes… Et se retrouve invitée dans les Fashion Weeks de la sous-région. En l’espace de deux ans, la jeune styliste s’est fait un nom et, à 23 ans, avec le diplôme de marketing qu’elle a décroché en décembre 2014, elle a tous les atouts en main pour transformer son petit atelier de confection en maison de couture. En route vers le succès, la prochaine étape pour elle sera l’ouverture, "dans le courant de cette année", de sa première boutique à Bujumbura.
Bobona 28 ans, auteur-compositeur et interprète.
Crédit : Martina Bacigalupo/Agence Vu pour J.A.
En novembre 2014, Bonfils Nikuze, alias Bobona, est arrivé deuxième au concours Découvertes RFI 2014. Une première pour un Burundais. Et un résultat d’autant plus remarqué que c’est sur lui que se sont majoritairement portés les votes des internautes, qui comptaient pour une voix. Bien qu’il ne soit pas issu d’une famille d’artistes, ce fils de Kamenge, commune du nord de Bujumbura, ne s’imaginait pas faire autre chose que de la musique et n’a jamais regretté son choix.
"Déjà, lorsque j’étais gamin, je chantais tout le temps", se rappelle Bobona. Il acquiert une petite notoriété à 15 ans, lorsqu’il intègre successivement plusieurs groupes des quartiers nord de la capitale (Kamenge, Gihosha, Cibitoke, Kinama) en tant que choriste. Il apprend la guitare et décide de mettre ses études en veille pour multiplier les concerts.
En 2011, il part en Italie, prend la décision d’entamer une carrière solo, et sort dans la foulée son premier album, Ikirangaminsi ("Calendrier" en kirundi), qui rencontre un énorme succès au Burundi. Mêlant sons modernes et traditionnels, rythmes salsa et chants coutumiers, Bobona attire un large public. Depuis Bujumbura, il rêve désormais à un second album, qu’il espère sortir en 2016, et à une vraie carrière internationale, au-delà de l’Italie, le pays de son épouse.
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