Massacre de Sétif : un ministre français qualifie sa visite en Algérie de « geste fort »

Le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, a qualifié de « geste fort » sa visite dimanche en Algérie pour marquer le 70e anniversaire du massacre d’Algériens à Sétif sous la colonisation française, dans un entretien accordé à l’agence algérienne APS.

Le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants, le 11 décembre 2014 en Belgique. © AFP

Le secrétaire d’Etat français chargé des Anciens combattants, le 11 décembre 2014 en Belgique. © AFP

Publié le 19 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

"Ce dimanche, pour la première fois, à la parole viendra s’ajouter le geste, traduction concrète de l’hommage de la France aux victimes et de la reconnaissance des souffrances infligées" aux Algériens, a déclaré M. Todeschini jugeant que son voyage est un "geste fort", selon des propos rapportés samedi par APS.

En février 2005, l’ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, avait reconnu une responsabilité de la France dans le massacre de Sétif en évoquant une "tragédie inexcusable". Mais aucun membre du gouvernement français ne s’y était jusqu’ici rendu pour commémorer cette page sombre de l’histoire franco-algérienne, selon l’entourage de M. Todeschini.

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"Ma visite s’inscrit ainsi dans une démarche d’amitié, de respect et dans le souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée et lucide, en vue de mieux nous tourner ensemble vers l’avenir", a indiqué à l’APS le secrétaire d’Etat. Lors de ce "voyage mémoriel", M. Todeschini va déposer une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative de la première victime algérienne de la répression des manifestations du 8 mai 1945.

Plusieurs milliers de morts

Ce jour-là, alors que la France célébrait la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, les festivités tournèrent au drame à Sétif, Guelma et Kheratta, dans l’est de l’Algérie, où des nationalistes défilèrent, drapeaux algériens à la main. La répression des manifestations, considérées comme les prémices de la guerre d’indépendance, fit plusieurs milliers de morts parmi les Algériens – jusqu’à 45 000 selon la mémoire collective algérienne – victimes de la police, de l’armée ou de milices de colons. Une centaine d’Européens, pris à partie par des nationalistes algériens, furent également tués.

"Notre histoire est multiple et complexe. Elle ne se limite pas à nos affrontements", a noté le secrétaire d’Etat français qui doit par ailleurs remettre lundi les insignes de la Légion d’honneur à six vétérans algériens de la seconde guerre mondiale qui ont combattu pour la France. M. Todeschini se rend à Sétif en avril plutôt qu’en mai pour des raisons d’agenda, la France célébrant de son côté le 8 mai le 70e anniversaire de la fin de la guerre 1939-1945, selon l’entourage du secrétaire d’Etat.

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