Burundi : arrestation de Pierre-Claver Mbonimpa, figure de l’opposition à Nkurunziza
Pierre-Claver Mbonimpa, un meneur de la société civile burundaise qui avait appelé à manifester contre un éventuel troisième mandat de Pierre Nkurunziza, a été arrêté lundi à Bujumbura.
![Des policiers burundais dans les rues de Bujumbura, le 26 avril 2015. © Eloge Willy Kaneza/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/04/27/027042015132101000000burundi3.jpg)
Des policiers burundais dans les rues de Bujumbura, le 26 avril 2015. © Eloge Willy Kaneza/AP/SIPA
Selon son avocat Armel Niyongere, Pierre-Claver Mbonimpa a été arrêté lundi 27 avril à Bujumbura. S’il a affirmé ne pas avoir été officiellement informé des accusations portées contre son client, il pense que cette arrestation est liée à son appel à manifester contre un nouveau mandat de Pierre Nkurunziza. Selon des sources concordantes, un mandat d’arrêt a aussi été émis contre Vital Nshimirimana, principal organisateur de la campagne d’opposition à une nouvelle candidature de l’actuel président.
D’après un témoin, Pierre-Claver Mbonimpa a été brutalement arrêté par la police alors qu’il arrivait à la Maison de la presse du Burundi, une association regroupant les médias burundais. Le militant, patron de la principale organisation de défense des droits de l’homme burundaise (Aprodeh), est aussi une des principales voix de la société civile opposée à un nouveau mandat de Pierre Nkurunziza.
Violentes manifestations
Le chef de l’État a été désigné samedi par son parti, le Cndd-FDD, comme candidat à la présidentielle du 26 juin. Au pouvoir depuis dix ans, élu une première fois par le Parlement en 2005, une deuxième fois au suffrage universel en 2010, Pierre Nkurunziza s’apprête donc à briguer un troisième mandat. Son clan juge la démarche parfaitement légale, mais ses opposants estiment qu’elle est anticonstitutionnelle et surtout contraire aux accords d’Arusha, qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile (1993-2006), dont le pays peine encore à se remettre.
L’investiture de Pierre Nkurunziza a donné lieu à de première manifestations, dimanche, qui ont débouché sur des violences qui ont fait quatre morts. Lundi, la population est redescendue dans la rue, mais la police a empêché les manifestants de gagner le centre-ville. Avant son arrestation, Pierre-Claver Mbonimpa faisait déjà l’objet d’une procédure judiciaire : il était accusé d’atteinte à la sûreté de l’État pour avoir affirmé l’an dernier que des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, recevaient une formation paramilitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.
(Avec AFP)
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