Nabil Dirar (AS Monaco) : « Je ne regrette pas d’avoir choisi le Maroc »
À 29 ans, le milieu de terrain marocain est l’un des cadres de de l’AS Monaco, plus que jamais en lice pour disputer la prochaine Ligue des Champions après sa victoire à Lens (3-0) dimanche. Nabil Dirar nous confie ses rêves européens avec le club de la principauté, mais aussi africains (CAN 2017) et mondiaux (2018) avec les Lions de l’Atlas. Interview.
Jeune Afrique : l’AS Monaco a été éliminée le 22 avril en quarts de finale de la Ligue des Champions par la Juventus Turin (0-1, 0-0). Avez-vous des regrets ?
Nabil Dirar : On pouvait espérer mieux, surtout par rapport au match aller, car nous aurions pu marquer un but. Et l’arbitre a accordé un penalty aux italiens. Mais nous sommes fiers de notre parcours. Personne ne nous attendait à ce niveau. Et je pense que cela pourra aider le club à recruter des joueurs de haut niveau pour la saison prochaine, surtout si nous nous qualifions de nouveau pour la igue des Champions.
Quel bilan faites-vous – individuellement et collectivement – de cette saison qui s’achève ?
On a laissé pas mal d’énergie en Ligue des Champions, et en championnat, nous étions un peu plus mous lors de certains matches. L’équipe a changé d’entraîneur, beaucoup de joueurs (Falcao, Obbadi, E. Rivière, James Rodriguez) sont partis, et malgré tout, elle est toujours en course pour jouer la C1 la saison prochaine. En ce qui me concerne, j’ai une bonne relation avec le coach (Jardim, ndlr). Je joue régulièrement. Et je me sens très bien à Monaco, puisque j’ai prolongé mon contrat jusqu’au 30 juin 2018.
En 2012, Monaco, alors en Ligue 2, avait déboursé 7,5 millions d’euros pour vous faire venir du FC Bruges…
Oui, c’était un record pour la Ligue 2. Cela m’avait mis pas mal de pression… Autant d’argent, alors qu’en France, je n’étais pas très connu… Aujourd’hui, je suis un des plus anciens, j’ai gagné en expérience, et on me fait confiance.
Vous aviez en Belgique la réputation d’être un garçon un peu turbulent, pas toujours concentré sur son métier…
C’est vrai. Mais je me suis bien calmé, quelques mois avant d’arriver à Monaco. J’ai rencontré ma femme, elle est tombée enceinte… Ma première fille est née à Monaco. J’ai compris à un moment donné qu’il fallait que je change d’attitude, que je me pose, que je sois plus sérieux. Car j’ai eu un déclic : j’aurais pu compromettre ma carrière professionnelle. J’avais presque 25 ans, c’était le moment d’évoluer.
Vous jouez avec les Lions de l’Atlas, mais vous auriez pu jouer pour la Belgique…
En effet, mais je suis né à Casablanca où j’ai vécu quatorze ans avant d’aller en Belgique. Je me sens donc marocain. C’est un choix que je ne regrette pas.
Même si le Maroc ne fait plus partie des meilleures sélections du continent ?
On a pris du retard, c’est exact. À cause des multiples changements de sélectionneurs, de joueurs… Le Maroc ne s’est plus qualifié pour la Coupe du monde depuis 1998, et lors des dernières CAN où il était présent, il a déçu. Maintenant, il faut regarder devant nous. L’équipe disputera finalement les qualifications pour la CAN 2017, et on doit se qualifier. Comme nous devons tout faire pour jouer la Coupe du monde 2018. Le Maroc a un bel avenir.
Il y a des joueurs de haut niveau dans cette sélection, comme Benatia, Belhanda, et quelques autres. Et un entraîneur, Badou Zaki, qui a de l’expérience. C’est avec lui que le Maroc a obtenu ses derniers résultats lors de la CAN 2004 (finaliste). La présence de Mustapha Hadji, son adjoint, est précieuse : on sait quel footballeur il a été, il est très respecté et écouté. Il apporte beaucoup…
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