Immigration : l’ONU appelle l’Europe à sortir de sa stratégie « minimaliste » et à « sauver des vies »
Alors que l’Union européenne se réunit jeudi en sommet extraordinaire après les multiples naufrages de ces derniers jours en Méditerranée, l’ONU l’a exhortée à sortir de sa stratégie « minimaliste ».
"L’Union européenne doit aller au-delà de sa position minimaliste actuelle sur l’immigration", ont affirmé jeudi à Genève le Haut commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, le Haut commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William Lacy Swing, et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour les migrations, Peter Sutherland. Ceux-ci demandent aux dirigeants des vingt-huit pays de l’UE de donner la priorité au respect de la vie et de la dignité humaines.
Il faut combattre la rhétorique raciste et xénophobe vilipendant les migrants et les réfugiés.
"La réponse de l’UE doit aller au-delà de l’approche minimaliste actuelle en dix points", proposée lundi 20 avril par les ministres européens des Affaires étrangères et de l’Intérieur et limité au contrôle de l’arrivée des migrants sur les côtes du continent. "La sécurité, les besoins de protection et les droits fondamentaux de tous les migrants et réfugiés doivent être au premier plan de la réponse de l’UE", poursuit la déclaration commune.
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Elle exhorte les dirigeants européens à travailler avec les pays d’origine et de transit pour traiter des nombreux facteurs qui poussent les migrants désespérés à recourir à des voyages dangereux par la mer. "Le seul contrôle des flux migratoires ne résoudra pas le problème de l’immigration irrégulière, et pourrait au contraire augmenter les risques et les abus auxquels les migrants et réfugiés sont confrontés", préviennent les quatre représentants de l’ONU.
Le seul contrôle des flux migratoires ne résoudra pas le problème de l’immigration irrégulière.
Ils recommandent un éventail plus large de mesures, dont la mise en place, sans délai, d’une opération de recherche et de secours robuste, avec la même capacité que celle menée de l’an dernier par l’Italie, Mare Nostrum, et avec l’objectif clair de "sauver des vies". Ils souhaitent aussi la création d’alternatives légales suffisantes pour éviter que les migrants ne tombent entre les mains des passeurs.
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Les chefs d’État et de gouvernement doivent également s’engager à recevoir un nombre beaucoup plus grand de réfugiés à travers des programmes de réinstallation, en plus des quotas actuels. Ils doivent aussi renforcer leur soutien aux pays de premier accueil, soit l’Italie, la Grèce et Malte, et répartir mieux les responsabilités à travers l’UE. Les dirigeants de l’ONU appellent enfin les pays membres de l’UE à combattre "la rhétorique raciste et xénophobe vilipendant les migrants et les réfugiés".
(Avec AFP)
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