Ebola : 11 Guinéens condamnés à perpétuité dans l’affaire du « drame de Womey »

Le procès des personnes accusées d’avoir tué huit membres d’une équipe de sensibilisateurs contre Ebola, le 16 septembre 2014, en Guinée, s’est achevé mardi. Sur les 26 prévenus, 11 sont condamnés à la réclusion à la perpétuité.

Les bénévoles de la lutte contre Ebola. © Florian Plocheur/AFP

Les bénévoles de la lutte contre Ebola. © Florian Plocheur/AFP

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Publié le 22 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Ouvert le 23 mars dernier à Nzérékoré (à 1000 km au sud-est de la Guinée), le procès de l’affaire du "drame de Womey" s’est refermé mardi soir, 21 avril, sur la condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité de 11 accusés sur 26. Les 15 autres ont été acquittés pour délit non constitué.

La Cour d’assises de Kankan, dans une session foraine et après trois heures de délibération, a reconnu les 11 coupables d’association de malfaiteurs, pillages et de l’assassinat de huit membres d’une équipe de sensibilisateurs contre Ebola, le 16 septembre 2014 dans la sous-préfecture de Womey, située à 50 km au nord de Nzérékoré. Au civil, la Cour les a condamnés au paiement solidaire d’1,5 milliard de francs guinéens de dommages et intérêts.

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Le procureur général de la Cour d’appel de Kankan, William Fernandez, avait requis la peine de mort contre 15 accusés, mais estime toutefois que le présent arrêt "est une bonne décision". Même appréciation chez l’avocat de la partie civile, Me Bakary Bérété. "Tout s’est bien passé. Le droit a été effectivement dit et les droits des accusés ont été respectés", déclare-t-il, même s’il avait plaidé pour la condamnation de 14 accusés.

Menace de pourvoi en cassation

"Les accusés ont adopté une stratégie de négation systématique des faits. Mais ils ont été accablés par les preuves et la comparution d’un témoin oculaire du drame", renchérit Me Bérété.

"La Cour d’assises a été trop sévère", déplore quant à lui Me Labila Michel Sonomou, avocat de la défense, estimant que l’accusation n’a pas réussi à prouver la culpabilité de ses clients. "Les témoins n’ont désigné personne, conteste-t-il. Il y avait un doute sérieux sur deux de mes clients et comme vous le savez, dans un procès pénal, le doute profite à l’accusé". Me Sonomou annonce qu’il va introduire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.

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Cette session foraine de la Cour d’assises de Kankan, d’une durée prévisionnelle de deux mois, se poursuit, ce mercredi 22 avril, avec l’affaire "Koulé-Nzérékoré-Beyla". Au total, 14 accusés comparaissent à la barre pour "meurtre, coups et blessures, homicide, ethnocentrisme", entre autres. Ils sont accusés d’avoir participé, du 15 au 18 juillet 2013, à des affrontements intercommunautaires qui, selon des ONG de défense des droits humains, ont fait 98 morts, dont des brûlés vifs, des mutilés et des disparus, à Nzérékoré et à Beyla, en Guinée forestière.

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