Bénin : pourquoi les législatives du 26 avril sont cruciales

La campagne pour les élections législatives au Bénin bat son plein. Dimanche, près de 4,4 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir les 83 députés qui siégeront pendant quatre ans. À un peu moins d’un an de la présidentielle, le scrutin revet une importance capitale. Explications.

Le président Thomas Boni Yayi à Washington en août 2015. © Susan Walsh/AP/SIPA

Le président Thomas Boni Yayi à Washington en août 2015. © Susan Walsh/AP/SIPA

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Publié le 21 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Un nouveau code électoral

C’est la première fois que le nouveau code électoral, adopté en 2013, sera utilisé. Pour le scrutin du dimanche 26 avril, chaque bureau de vote sera composé de cinq membres. Son président sera un haut cadre ou un haut fonctionnaire, et ses deux assesseurs devront avoir au moins le baccalauréat. La majorité et la minorité parlementaire auront chacun un représentant. La nouvelle législation permet une meilleure authentification des bureaux de vote et une sécurisation des résultats, donnés et affichés dans chaque bureau, alors qu’auparavant, les urnes étaient regroupées au niveau des communes puis des départements.

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Enfin, chaque électeur pourra saisir le procureur de la République pour dénoncer toute violation présumée du code électoral.

La mise en place des dispositions prévues par le nouveau code ne s’est pas faite sans mal, notamment en ce qui concerne la distribution des cartes d’électeur. Celle-ci a débuté une semaine seulement avant le vote alors que 15 jours étaient théoriquement prévus. Résultat, nombre de Béninois ne sont toujours pas en possession du précieux sésame à la veille du scrutin.

Des enjeux énormes

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La campagne n’a pas passionné les Béninois. Pourtant, le scrutin possède des enjeux énormes. D’abord, il va reconfigurer une Assemblée nationale dont le rôle politique n’a jamais été aussi prééminent. Ensuite, ses résultats révéleront les tendances et l’état des forces politiques à un an de la fin du second mandat de Boni Yayi.

L’alliance présidentielle des FCBE (Forces cauris pour un Bénin émergent) arrive en rangs clairsemés, une vingtaine de parlementaires l’ont quittée, s’estimant laissés pour compte par le chef de l’État ou jugeant que leur proximité avec le pouvoir n’est plus avantageuse. Mais les FCBE ne désespère pas de reconquérir la majorité au Parlement, en s’appuyant sur un dense réseau de maires, pour aborder le scrutin de 2016 en position de force.

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Aussi, reprendre la majorité permettrait au pouvoir de remettre sur la table son projet de révision constitutionnelle. C’est, pour l’opposition, l’un des enjeux les plus importants des élections. Mais ce n’est pas le seul. La majorité des grandes figures de l’opposition se présentent aux législatives. Pour eux, le scrutin a valeur de test grandeur nature. Un bon score leur permettra de légitimer une candidature à la présidentielle de mars 2016.

Trois fils de présidents dans la bataille de Cotonou

Cette année, la bataille pour les législatives du 26 avril se résumerait presque à une lutte entre trois familles aux destins particuliers. À Cotonou, deux camps s’affrontent pour la 16e circonscription. D’un côté, Rosine Soglo, la femme de l’ancien président Nicéphore Soglo, tête de liste pour la Renaissance du Bénin (RB) ; elle est secondée par son fils Léhady, qui lui a succédé à la présidence du parti en 2010.

Face à eux, les FCBE ont pour principaux candidats Marcel de Souza, ministre du Développement et beau-frère du chef de l’État, ainsi que Chabi Yayi, le fils cadet du président. Avec Modeste Tihounté Kérékou, qui lui se présente dans la 4e circonscription, ce sont les fils des trois présidents de l’ère démocratique – Nicéphore Soglo, Mathieu Kérékou et Thomas Boni Yayi – qui sont en lice.

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