Guinée : l’opposition continue les manifestations malgré l’interdiction

De nouvelles manifestations de l’opposition ont eu lieu lundi en Guinée. Plusieurs personnes ont été blessées.

Une manifestante, le 20 avril à Conakry. © AFP/Cellou Binani

Une manifestante, le 20 avril à Conakry. © AFP/Cellou Binani

Publié le 21 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

L’appel à manifester de l’opposition a été plutôt bien suivi lundi 20 avril à Conakry, même si aucun rassemblement important n’a été signalé. La circulation sur l’autoroute Le Prince, principal théâtre des affrontements de la semaine dernière, menant des banlieues au centre-ville à travers des quartiers populaires favorables à l’opposition, était quasi inexistante.

Les commerces, stations-service et écoles étaient fermés en banlieue, où se concentre la grande majorité de la population, de même que le grand marché de Madina. "Ici il n’y a pas de demi-mesure, tout le monde est pour l’opposition. Il suffit d’un simple appel à manifester pour que tout ferme", a expliqué à l’AFP Alphadio Diallo, habitant du quartier de Dar es-Salam.

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En revanche, sur la presqu’île de Kaloum, quartier administratif et des ambassades, les services fonctionnaient, bien qu’au ralenti, et les écoles étaient ouvertes. "Nous sommes obligés de faire des provisions parce que le pays n’est plus sûr. Tous les jours il y a des mouvements, des violences dans la capitale", a confié Maciré Camara, commerçante au marché Niger de Kaloum.

"Les populations ont massivement répondu à l’appel de l’opposition", s’est en tout cas réjouit son leader Cellou Dalien Diallo, revendiquant "un succès éclatant". Ce dernier, dont le convoi a été arrêté par la police qui l’a forcé à retourner chez lui, a confirmé un nouvel appel à défiler dans tout le pays, jeudi prochain. Il a rencontré une délégation du gouvernement dimanche, sans que les discussions aboutissent à une baisse des tensions.

L’opposition demande l’annulation du calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) qui renvoie les élections locales à 2016, après la présidentielle fixée à octobre 2015.

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Quelques incidents sporadiques

Les forces de l’ordre étaient déployées en masse pour empêcher les protestataires d’atteindre le siège de la Ceni, sur laquelle l’opposition avait appelé à marcher. Des incidents sporadiques, marqués par des échanges de jets de pierres et de gaz lacrymogènes, ont opposé des jeunes aux policiers et gendarmes, avec barricades et pneus incendiés.

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Plusieurs personnes ont été blessées, dont un élève gendarme, selon le gouvernement.

Un jeune de 15 ans a été blessé par balle à l’épaule et un autre manifestant à la jambe, tandis qu’un troisième a eu les jambes écrasées par un véhicule de police, selon le directeur de la polyclinique de Dixinn, le Dr Abdoulaye Barry.

À Mamou, dans le centre du pays, où l’opposition a décidé de manifester dès lundi, un de ses responsables a été blessé, de même qu’une dizaine de gendarmes, dont le véhicule a eu un accident, selon des témoins et une source médicale.

Le gouverneur Soriba Sorel Camara a déploré que l’opposition poursuive "ses actes de désobéissance civile" malgré la proclamation d’une période d’urgence sanitaire renforcée" en raison de l’épidémie d’Ebola et l’interdiction des manifestations.

(Avec AFP)

 

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