Guinée : le dialogue entre le pouvoir et l’opposition est-il relancé ?

L’opposition a appelé à manifester lundi devant le siège de la Ceni. La veille, une délégation du gouvernement s’était rendu au domicile de Cellou Dalein Diallo pour tenter de relancer le dialogue.

Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition, le 14 avril à Conakry. © AFP

Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition, le 14 avril à Conakry. © AFP

Publié le 20 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Le dialogue est compromis mais on se parle encore…Une délégation du gouvernement guinéen a rencontré dimanche le chef de l’opposition, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, à son domicile de Conakry. Selon un communiqué du gouvernement, la délégation était conduite par le ministre de la Justice, Cheick Sako, chargé du dialogue avec l’opposition.

"La démarche visait à réitérer à l’opposition la ferme volonté du gouvernement de renouer le dialogue, seule voie permettant d’aboutir à un climat politique apaisé et à des élections inclusives", indique le communiqué.

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Le secrétaire général de la présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, et les ministres des Droits de l’homme et des Libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby, et de l’Administration du territoire, Boureima Condé, étaient également présents. Ils ont assuré l’opposition de la possibilité d’évoquer tous les sujets et toutes les préoccupations liées aux différents scrutins.

"La délégation a souhaité que l’opposition accepte que les points jusque-là soulevés comme préalables ne constituent pas un obstacle à l’ouverture des discussions et qu’ils fassent l’objet d’une analyse dès l’entame du dialogue", a précisé le gouvernement, en référence à l’exigence d’une annulation du calendrier électoral, se disant optimiste sur la suite des échanges.

>> Lire aussi : l’opposition exclut un dialogue sans modification du calendrier électoral

Cellou Dalein Diallo a déclaré avoir dit qu’il était hors de question de suspendre les manifestations sans garantie d’application d’un accord de 2013 prévoyant la tenue des élections locales avant la présidentielle.

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"Je leur ai demandé d’annuler le calendrier de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) jusqu’à l’issue du dialogue. Faute de quoi, il est hors de question d’aller à un dialogue qui n’a pas de sens", déclaré Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition.

Cette rencontre entre le pouvoir et l’opposition, la première depuis près d’un an et demi, intervient alors que l’opposition a appelé à marcher lundi sur le siège de la Ceni. Elle exige qu’elle revienne sur l’inversion du calendrier électoral, après le report du scrutin local à mars 2016, soit après la présidentielle fixée à octobre 2015.

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L’opposition dit craindre que les exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, ne favorisent des fraudes massives à la présidentielle.

Les funérailles du jeune partisan de l’opposition tué lors des protestataires et forces de l’ordre les 13 et 14 avril à Conakry, Thierno Souleymane Bah, né en 1985, se sont déroulées dimanche après-midi. Près de 2000 personnes,  selon Cellou Dalein Diallo, se sont rassemblés sous la surveillance discrète des forces de l’ordre, qui sont restées à bord de leurs véhicules sans intervenir.

Ces heurts ont fait trois morts et une cinquantaine de blessés dont au moins douze par balle et près de cent interpellations, selon l’opposition. Le gouvernement a fourni un bilan de deux morts et d’une dizaine de blessés.

Lire aussi la tribune de Vincent Foucher, analyste principal pour l’Afrique de l’Ouest à ICG

(Avec AFP)

 

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