Élections : la carte interactive de la biométrie en Afrique

En Afrique comme ailleurs, les élections riment parfois avec fraudes ou, tout au moins, soupçons de votes multiples, de bourrages d’urnes et de manipulations en tous genres… Alors, pour réconcilier les électeurs avec le secret de l’isoloir, certains États adoptent des solutions innovantes comme l’utilisation de la biométrie. La clé de la transparence électorale ?

Identification biométrique des électeurs, le 28 mars 2015 au Nigeria. © AFP

Identification biométrique des électeurs, le 28 mars 2015 au Nigeria. © AFP

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 22 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

La réussite des élections générales des 28 février et 1er mars 2015 au Nigeria, avec à la clé la première alternance démocratique du pays, a démontré l’importance de l’utilisation de la biométrie pour limiter les risques de fraudes. Même si le système révèle quelques défaillances, nombreux sont les États africains qui l’adoptent, avec l’assistance d’opérateurs privés.

Les vertus de la biométrie en matière électorale sont donc rarement contestées. Mais certains pays africains résistent encore à cette évolution, notamment au Maghreb et en Afrique australe. Faute de moyens ? Certainement pas pour des pays dont l’économie est avancée, comme l’Afrique du Sud, dont les entreprises privées comme Waymak Infotech, spécialisée dans les systèmes biométriques, sillonnent le continent à la recherche de contrats.

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"Les morts élisent les vivants"

Certes, dans le cas de la Nation Arc-en-ciel, il n’y a pas vraiment d’urgence à réformer un système de vote qui, jusque là, n’a pas posé pas de problèmes majeurs. Ailleurs, en revanche, on justifie la non-utilisation de la biométrie par les coûts qu’elle peut engendrer, et aussi par les difficultés liées au déploiement du matériel. Car les kits utilisés doivent être alimentés par de l’énergie électrique, denrée rare dans certaines zones du continent.

Mettre en œuvre un système électoral biométrique n’est pas si aisé. Il faut d’abord établir la base de données des électeurs, avec des informations d’état civil fiables. Or, comme l’a souligné le 8 avril 2015 à Lomé le général Siaka Toumani Sangaré, délégué général aux élections au Mali, "les morts élisent les vivants" dans de nombreux pays africains. De fait, en absence de sanctions légales, les populations rurales ne comprennent pas toujours la nécessité de déclarer les décès. 

Reste que la machine est en marche, et que les experts prédisent la généralisation du vote biométrique en Afrique à l’horizon 2020. Suffisant pour endiguer définitivement le phénomène de contestation des résultats ici et là ? L’avenir le dira.

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