Après Londres, la BRVM ira à New York
La bourse régionale a organisé le 28 avril ses BRVM Investment Days à Londres. Elle prépare actuellement un autre roadshow, qui se tiendra à New York d’ici la fin de l’année.
Sixième bourse africaine, avec une capitalisation qui a doublé en trois ans (à 7 458 milliards de F CFA, soit environ 13,8 milliards de dollars au 31 décembre 2014), la BRVM a rencontré le 28 avril la communauté financière britannique à l’occasion d’un « BRVM Investment Days », second événement du genre après celui organisé fin 2014 à Paris. Environ une centaine de personnes ont assisté à une journée de présentation organisée au sein de la Bourse du Londres, avec le sponsoring du groupe BMCE Bank.
« Il est important pour le marché sous régional en forte croissance de venir à la rencontre des investisseurs britanniques et internationaux pour leur exposer l’évolution et la performance de la BRVM », a expliqué Edoh Kossi Amenounve, directeur général de la Bourse, dans un communiqué de presse.
Les investisseurs anglo-saxons (Franklin Templeton, Allan Gray ou encore Blakeney) sont depuis longtemps les principaux investisseurs étrangers sur la BRVM, représentant environ un quart des échanges quotidiens. Mais l’ambition des dirigeants de la BRVM est de continuer à attirer de nouveaux investisseurs afin d’accroitre la liquidité du marché.
Malheureusement, comme à Paris, l’assistance venue le 28 avril à la rencontre des dirigeants de la BRVM et de plusieurs dirigeants de sociétés cotées était surtout composée d’habitués de l’investissement sur la BRVM ou d’intermédiaires évoluant déjà en Afrique de l’Ouest. Peu de « nouveaux » visages venus du monde de l’investissement dans les marchés émergents étaient présents. La communauté financière londonienne, même si elle fait preuve d’un intérêt très marqué pour l’Afrique subsaharienne, concentre en effet pour l’instant prioritairement son intérêt sur la Bourse du Nigeria.
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L’événement du 28 avril devrait toutefois être renouvelé prochainement à New York, autre grande place financière internationale. Selon les informations recueillies par Jeune Afrique, cette nouvelle édition des BRVM Investment Days aura lieu avant la fin de l’annee 2015.
La visite londonienne, à laquelle participait Kaba Nialé, la ministre ivoirienne auprès du Premier ministre, chargée de l’Économie et des Finances, a été l’occasion d’amorcer un rapprochement entre les Bourses de Londres et la BRVM. « L’événement d’aujourd’hui nous donne l’occasion de réfléchir sur le partenariat de plus en plus solide entre Londres et l’Afrique de l’Ouest et d’explorer comment nous pouvons renforcer notre collaboration », a expliqué Xavier Rolet, Directeur général du London Stock Exchange Group dans un communiqué.
Londres, qui a signé récemment avec Casablanca un accord stratégique mais a aussi mis en place avec Lagos un accord sur les double-cotations, a adopté depuis plusieurs années une politique intense à l’encontre des entreprises et des Places africaines. L’objectif est à la fois de développer des partenariats techniques ou stratégiques (notamment dans le domaine des compartiments PME), mais aussi de permettre aux clients de la Bourse de Londres d’intervenir plus facilement sur les places financières africaines. Les dirigeants de la Bourse londonienne présents au BRVM Investment Day ont souligné que l’intensification éventuelle de la relation avec la BRVM se ferait conjointement avec la place financière de Casablanca.
La question de la double-cotation a également été abordée. Kadi Fadika-Coulibaly, présidente de l’association professionnelle des brokers de la BRVM, a toutefois rappelé à la tribune que les doubles-cotations tournent souvent à l’avantage d’un marché et non des deux.
Offres
Les deux des principaux défis auxquels est confrontée la BRVM pour attirer davantage d’investisseurs internationaux sont la liquidité insuffisante mais aussi le faible nombre d’introduction en bourse. Deux nouvelles introductions (Bank of Africa Sénégal en décembre 2014 et Total Sénégal en février 2015) ont eu lieu récemment, mais leurs tailles ne permettent pas d’attirer de grands fonds émergents. Les dirigeants de la BRVM misent notamment sur deux grandes opérations possibles (les introductions sur le marché des parts des États ivoiriens et maliens dans Côte d’Ivoire Télécom et Sotelma) pour dynamiser le marché.
Interrogée sur ce point, Kaba Nialé n’a pu fournir de certitude ni de calendrier quand à l’introduction de Côte d’Ivoire Télécom, avançant que le gouvernement reste dans l’attente des décisions du comité de privatisation. Du côté du Mali, la mise en bourse de l’operateur télécom Sotelma, annoncée avant la crise qu’a connue ce pays, est toujours suspendue.
En attendant ces éventuelles introductions, la compagnie télécom sénégalaise Sonatel continue à capter l’essentiel de l’intérêt des investisseurs anglo-saxons, en raison de sa capitalisation et de sa faible valorisation comparée à d’autres opérateurs télécoms africains.
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