Coup de mou pour l’Afrique subsaharienne

La baisse des cours de matières premières a eu raison de la superbe croissance que connaît l’Afrique subsaharienne depuis plus de dix ans. Selon les perspectives économiques régionales que vient de publier le Fonds monétaire international (FMI), l’enrichissement de la zone continuera de ralentir, passant de 5% en 2014 à 4,5% en 2015.

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 28 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

Pas de quoi paniquer, car tous les pays ne seront pas affectés de la même façon par le recul de 50% du pétrole, de 44% du fer ou de 22% du coton et du cuivre, entre juin 2014 et mars 2015. Si l’on exclut l’Afrique du Sud toujours paralysée par ses problèmes électriques, la croissance des pays subsahariens importateurs de pétrole dépassera hardiment les 6%. 

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Les principales victimes des vents contraires ? Le Nigéria, l’Angola, le Gabon drogués au pétrole ; la Zambie handicapée par un cuivre dévalorisé ; le Ghana qui a laissé filer ses déficits publics ; la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone meurtris par l’épidémie d’Ebola. Ceux qui continuent d’accélérer ? Surtout la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Mozambique et la République démocratique du Congo qui rattrapent le temps perdu à marche forcée.

Le FMI est plutôt optimiste pour le futur et prédit que le taux de croissance remontera à 5% dès 2016, mais à condition que l’insécurité ne s’aggrave pas dans le Sahel et surtout que les gouvernements choisissent la voie de la sagesse budgétaire.

En effet, l’argent va devenir plus cher, dès que les Etats-Unis relèveront leurs taux d’intérêt – vraisemblablement d’ici la fin de l’année et tous les pays africains qui ont laissé filer leurs déficits publics risquent de se retrouver en panne de capitaux pour réaliser les indispensables infrastructures sans lesquelles leur croissance calera. Pire, certains pourraient ne plus pouvoir rembourser leurs dettes.

Le FMI appelle donc à des « ajustements budgétaires », autrement dit à des économies. Il conseille une fois de plus aux gouvernements de profiter de la baisse spectaculaire des cours du pétrole, une « occasion unique de mener à bien des réformes des systèmes de subventions énergétiques, délicates du point de vue politique ». Cela permettrait de transférer une partie de ces subventions, qui profitent d’abord aux riches motorisés, vers les budgets sociaux (santé et éducation) dont les plus démunis ont un besoin urgent.

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