Viols sur mineurs en Centrafrique : 14 militaires français de Sangaris mis en cause
Selon une source judiciaire française, 14 soldats français sont mis en cause pour viols présumés d’enfants en Centrafrique. Mais seul une petite partie d’entre eux ont été identifiés.
Après les révélations du quotidien britannique The Guardian, mercredi, au sujet d’une affaire de viols présumés d’enfants en Centrafrique, en 2014, par des militaires français de l’opération Sangaris, les langues se délient du côté des autorités françaises concernées. Après le ministère de la Défense, qui a confirmé mercredi avoir été saisi de l’affaire, une source judiciaire française est revenue sur l’enquête ouverte en juillet 2014 par la section des affaires militaires du parquet de Paris.
Celui-ci a confirmé jeudi à l’AFP avoir obtenu les réponses écrites d’une employée de l’ONU qui a recueilli et relaté les témoignages des enfants. Quatorze militaires français sont pour l’instant mis en cause mais "très peu d’entre eux ont été identifiés" et ceux qui l’ont été n’ont pas encore été entendus. "Quant aux mineurs témoignant contre les soldats, on en dénombre six à ce stade de l’enquête, âgés de 9 à 13 ans, dont quatre se disent victimes directes et deux se disent témoins de faits d’abus sexuels".
Déclassification de l’enquête militaire
Le parquet a aussi précisé qu’il demanderait la déclassification de l’enquête interne, dite de commandement, qui est conduite au sein de l’armée. Depuis son ouverture, la gendarmerie prévôtale, chargée des investigations, a effectué un déplacement en Centrafrique. Jeudi, le porte-parole du ministère de la Défense, Pierre Bayle, a affirmé qu’il n’y avait aucune volonté de cacher quoi que ce soit de la part de l’armée française.
Les Nations unies avaient ouvert une enquête au printemps 2014. Les témoignages recueillis par des personnels de l’ONU déployés en Centrafrique retracent des faits qui auraient été commis sur une dizaine d’enfants, sur le site de l’aéroport de M’Poko (à Bangui), entre décembre 2013 et juin 2014. Un responsable de l’ONU avait transmis en juillet 2014 le rapport d’enquête aux autorités françaises, au mépris des procédures de l’organisation selon elle. Il a été suspendu avec plein salaire.
(Avec AFP)
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