RDC : liberté provisoire pour quatre militants citoyens arrêtés à Goma en mars
Arrêtés début avril, quatre membres d’un mouvement citoyen congolais arrêtés début avril à Goma, dans l’est de la RDC, ont bénéficié d’une libération provisoire.
La nouvelle est venue des réseaux sociaux. "Nos quatre camarades qui étaient détenus à la prison centrale de Goma sont enfin libres ! Ils sont en train de sortir de la prison à ce moment même", a affirmé le compte Facebook du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).
Cependant, le mouvement précise qu’il s’agit d’une liberté provisoire sous caution que la cour d’appel leur a accordée.
Une information confirmée par le directeur de la prison Munzenze, où étaient incarcérés les jeunes hommes. "Ils ont été libérés cet après-midi. C’est une liberté provisoire. Ils sont déjà sortis de la prison", a déclaré à l’AFP Joseph Mirindi, directeur de l’établissement pénitentiaire.
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"Leur santé n’est pas bonne, mais c’est sans gravité"
"Les quatre camarades: Vincent Kasereka, Trésor Akili, Sylvain Mumbere et Gentil Mulume, tous étudiants, ont maigri et leur santé n’est pas bonne, mais visiblement c’est sans gravité. Ils regagneront leurs familles ce soir", précise Lucha dans un communiqué, ajoutant qu’elle a dû payer une caution de 580 dollars.
Les quatre jeunes ont été arrêtés le 7 avril alors qu’ils participaient à l’action Coup de sifflet pour la libération des activistes détenus à Kinshasa et le respect des libertés publiques. Selon Lucha, "ils sont inculpés d’incitation à la révolte contre l’autorité pour avoir sifflé, c’est cela leur unique ‘crime’".
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La Lucha se définit comme un mouvement citoyen non-politique et non-violent résolu à demander des comptes aux autorités. Un de ses principaux militants, Fred Bauma, est détenu à Kinshasa depuis son arrestation, le 15 mars, lors d’une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique en présence de trois activistes sénégalais et un burkinabè, finalement expulsés par les autorités après avoir été accusés de préparer des actes de violences.
"Nous n’avons toujours pas eu de ses nouvelles, de même que son avocat et sa famille. Un autre activiste, Yves Makwambala du mouvement Filimbi (Coup de sifflet en swahili), était présenté au parquet samedi, inculpé de haute trahison puis écroué à Makala", affirme en outre Lucha.
"Ils sont innocents et ne méritent pas de rester en détention, alors que, selon la loi congolaise, une garde à vue ne peut pas excéder 48 heures, souligne le mouvement. Nous resterons mobilisés pour eux et pour le respect de la démocratie et des libertés publiques, jusqu’au bout, et toujours dans la non-violence", conclut-il.
Une trentaine de personnes au total avaient été arrêtées avec MM. Bauma et Makwambala le 15 mars. Depuis, plusieurs membre du collectif Filimbi, organisateur de la rencontre en partie parrainée par les États-Unis, se cachent.
>> Lire aussi : Flimbi et les américains
(Avec AFP)
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