Obama : les violences policières « soulèvent des questions troublantes »
En conférence de presse mardi, Barack Obama a réagi aux violences consécutives à la mort d’un jeune homme noir à Baltimore.
Entre fermeté du maintien de l’ordre et condamnation des injustices vécues par les Africains-Américains face aux forces de police, Barack Obama est plus que jamais dans une position délicate. Pour preuve, son discours très consensuel, mardi 28 avril, au sujet de l’état d’urgence à Baltimore (Maryland) après une nuit d’émeutes consécutives à la cérémonie d’hommage et d’inhumation de Freddie Gray, un Africain-Américain tué une semaine plus tôt alors qu’il était aux mains de la police.
"Nous avons vu trop d’exemples d’interactions entre la police et…des gens, surtout des afro-américains, souvent pauvres, qui soulèvent des questions troublantes", a-t-il dit à l’occasion d’une conférence de presse à la Maison Blanche. Et de condamner les violences à Baltimore tout en utilisant des formules vouées à ne heurter personne : "Je pense qu’il y a des département de police qui doivent faire de l’introspection. Je pense qu’il y a des communautés qui doivent faire de l’introspection. Je pense que nous, en tant que pays, devons faire de l’introspection."
Crise latente
"C’est une crise latente qui est présente depuis un long moment. Ce n’est pas nouveau. Et on ne devrait pas prétendre que c’est nouveau", a poursuivi Barack Obama, en référence aux nombreux cas de violences policières envers des Noirs, souvent non-armés, ces derniers mois. Et le président de plaider pour une réforme de la formation de la police, mais aussi du système éducatif et judiciaire. Un vaste chantier qui "demande plus que de simples compte rendus médiatiques ou des groupes de travail", ajoute Barack Obama, comme pour dire que tout cela dépasse largement ses prérogatives de simple chef de l’exécutif.
Freddie Gray, un jeune homme noir de 25 ans, est mort dans des conditions encore floues des suites de ses blessures une semaine après avoir été arrêté et embarqué dans un fourgon de police. Une enquête a été ouverte pour déterminer les conditions dans lesquelles il a été blessé aux vertèbres cervicales et ce qui a causé sa mort, mais de nombreux habitants de la ville, et plus largement aux États-Unis, estiment qu’il ne s’agit que du dernier exemple en date des brutalités policières auxquelles ils sont régulièrement confrontés. Et lundi, ce sont de nombreux jeunes, dont des lycéens qui semblaient tout juste sortir de l’école, qui s’en sont pris aux forces de police stationnées dans la ville en lançant briques, cailloux, bâtons ou encore bouteilles. Ils ont également pillé des commerces et incendié des voitures.
(Avec AFP)
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