Fraude et mauvaise gestion ont fait perdre 153 milliards de F CFA au Mali

L’examen des performances de l’administration malienne indique que les malversations et la mauvaise gestion ont fait perdre 153 milliards de F CFA (233 millions d’euros) à l’État entre 2010 et 2013.

Amadou Ousmane Touré (g), vérificateur général du Mali, a remis son rapport au président Ibrahima Boubacar Keïta, le 4 mai 2015. © Présidence du Mali/Twitter

Amadou Ousmane Touré (g), vérificateur général du Mali, a remis son rapport au président Ibrahima Boubacar Keïta, le 4 mai 2015. © Présidence du Mali/Twitter

Publié le 8 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

Les fraudes et la mauvaise gestion ont fait perdre 153 milliards de F CFA (233 millions d’euros) au Mali entre 2010 et 2013. Telles sont les conclusions des rapports 2013 et 2014 rendus au président Ibrahima Boubacar Keïta, le 4 mai, par Amadou Ousmane Touré, le Vérificateur général du pays.

Fruits de 34 vérifications conduites auprès des administrations publiques au sujet des exercices 2010-2013, les comptes-rendus du Vérificateur général font état de « 80,21 milliards de F CFA dont 12,28 milliards de F CFA de fraude et 67,93 milliards de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2013, et 72,97 milliards de F CFA dont 33,95 milliards de fraude et 39,02 milliards de F CFA de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2014 ».

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Si dans son discours de présentation, Amadou Ousmane Touré a indiqué que ces sommes étaient, dans certains cas, « irrécouvrables », il s’est réjouit du fait que la vérification de ces entités publiques ait permis, depuis 2011, le versement de 6 milliards de F CFA au Trésor public « en plus des versements spontanément faits au cours des missions de vérification ».

Dénonciations

Dénonçant les nombreuses pratiques ayant entraîné ce manque à gagner pour les caisses publiques, Amadou Ousmane Touré a condamné pêle-mêle : la non-application à dessein des textes législatifs et réglementaires, la multiplication injustifiée des contrats simplifiés pour éviter les appels d’offres, l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives, des manipulations des offres par les commissions de dépouillement et d’évaluation dans la passation des marchés publics, le non-reversement au Trésor Public de ressources collectées…

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Face à l’ampleur et à la persistance de ces pratiques, Amadou Ousmane Touré a indiqué que « dorénavant, en plus des dénonciations des faits susceptibles de constituer des infractions pénales et, en application de la loi l’instituant, le Vérificateur général saisira la Section des Comptes [de la Cour suprême] de toutes les fautes commises relativement à la législation budgétaire et financière ».

Instauré en 2003, le Vérificateur général du Mali est une autorité indépendante chargée notamment d’examiner la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses publiques, ainsi que « la performance des structures publiques au regard des exigences d’économie, d’efficience et d’efficacité ». Le Bureau du Vérificateur général du Mali dispose d’un effectif de 113 employés.

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