L’Angola libéralise le prix de l’essence
L’Angola a libéralisé le prix de l’essence et réduit les subventions aux autres carburants. Cette décision est censée amortir l’effet de la chute des revenus du pétrole.
Par un décret exécutif en date du 30 avril, l’État angolais a annoncé la libéralisation du prix de l’essence et la baisse des subventions appliqués aux autres carburants. Selon ce texte, le prix de l’essence en Angola doit être désormais librement déterminé par Sonangol Distribuidora, filiale de la Société nationale des hydrocarbures (publique), sans subventions de l’État. Si le communiqué de presse publié sur le site du ministère angolais des Finances indique que ces mesures doivent entrer en vigueur « à partir du 30 septembre », selon l’agence de presse publique Angop, elles ont été appliquées dès le 1er mai.
Le prix du litre d’essence a augmenté de 27,7 %, passant de 90 à 115 kwanzas. De même, la réduction des subventions appliquées aux autres carburants est déjà en vigueur : celle sur le diesel a été abaissée à 21 %, entraînant une hausse de 25 % du prix à la pompe passé de 60 à 75 kwanzas le litre. Le kilo de gaz domestique est passé de 45 à 55 kwanzas (il reste subventionné à hauteur de 67,15 %) rappelle Angop. Le prix du kérosène, utilisé par les ménages angolais (subventionné à hauteur de 44,41 %) a lui augmenté de 29 %, passant de 35 à 45 kwanzas le litre.
Réduire les dépenses
Cette volée d’augmentation des prix des carburants est la troisième enregistrée en Angola, depuis septembre 2014. Deuxième producteur de brut d’Afrique après le Nigeria, l’Angola importe la plupart de son carburant en raison d’insuffisantes capacités de raffinage. En février 2015, le gouvernement angolais avait revu à la hausse les projections de son déficit budgétaire pour l’année en cours et annoncé son intention de réduire ses dépenses budgétaires.
Cette réduction progressive des subventions aux carburants aurait permis au pays d’Afrique australe d’économiser 110 milliards de kwanzas (environ 1 milliard de dollars) depuis octobre, révèle le communiqué du ministère des Finances. Une économie qui « permet à l’État de mieux assurer les dépenses publiques dans le contexte difficile de la baisse des revenus pétroliers ». En 2013, les subventions aux carburants ont représenté 4 % du budget du pays, selon la société spécialisée Control Risk.
Ces mesures sont en adéquation avec les exigences formulées par le Fonds monétaire international (FMI) qui exhorte l’Angola à réduire ses subventions sur le carburant et à investir davantage dans la construction de raffineries. « L’effort continu visant à adopter des prix [des carburants] réalistes contribuera au renforcement des programmes sociaux et à la réduction des inégalités, puisque les subventions profitent aux groupes les plus favorisés et encouragent la contrebande de carburant vers les pays voisins », estime le ministère des Finances.
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