Afrique du Nord : le FMI s’attend à une reprise en dépit du contexte sécuritaire
Dans la dernière édition de son rapport sur les perspectives économiques de la région, le FMI note que si certains pays nord-africains bénéficient de la baisse des cours du pétrole, tous pâtissent de la dégradation sécuritaire dans la zone et de l’incertitude des transitions politiques.
Le taux de croissance de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devrait légèrement augmenter cette année pour atteindre 2,7 % (contre 2,4 % en 2014), même si cette zone subit les effets de la dégradation de la situation sécuritaire et du recul des cours du pétrole, indique le Fonds monétaire international dans la dernière édition de son rapport sur les perspectives économiques de la région, publié le 5 mai 2015.
La chute des cours du pétrole devrait, selon le FMI, bénéficier aux pays non exportateurs de la région, à travers la diminution de la dette publique due aux gains réalisés par la baisse des cours du pétrole.
Le Fond prévoit ainsi une croissance de 4,4 % au Maroc en 2015 et de 5 % en 2016. En Égypte, la croissance devrait bondir, passant de 2,2 % en 2014 à 4 % en 2015 et 4,3 % en 2016. La Tunisie devrait connaître une croissance de 3 % cette année et 3,8 % l’année prochaine, contre 2,3 % en 2014. L’institution internationale identifie par ailleurs dans ces pays une montée des cours boursiers et une accélération de la croissance du crédit, signe que la confiance revient.
Comptes extérieurs
Les pays exportateurs de pétrole parviennent à compenser la chute des cours en utilisant les amortisseurs financiers accumulés au cours des dix dernières années, selon Masood Ahmed, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. Mais ces États enregistrent une baisse drastique de leurs recettes d’exportation, ce qui va fortement peser sur leur balance commerciale.
Le FMI prévoit ainsi que le solde des transactions courantes de l’Algérie, positif durant la dernière décennie, devrait être fortement déficitaire durant les prochaines années. Il représentait – 4,3 % du PIB en 2014, il devrait être autour de – 15,7 % en 2015, avant de passer à – 13,2 % en 2016.
En Algérie, le FMI table sur une croissance de 2,6 % cette année et de 3,9 % en 2016, contre 4,1 % l’an dernier. La Libye devrait connaître, elle, une croissance de 4,6 % cette année et 17,7 % en 2016, contre un recul (- 24 %) en 2014.
Risques
Le Fonds avertit toutefois que ces perspectives de croissance sont fortement dépendantes du contexte sécuritaire dans la région. Le conflit en Libye, la menace terroriste ainsi que les transitions politiques en Égypte ou en Tunisie sont autant d’incertitudes qui peuvent changer la donne. Les variations des taux de change constituent un risque supplémentaire.
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