Yvonne Mhango : « La croissance du Nigeria pourrait tomber à 3,4 % en 2015 »

Yvonne Mhango est économiste chez Renaissance Capital pour l’Afrique subsaharienne.

Publié le 20 avril 2015 Lecture : 1 minute.

En tenant compte de l’impact des prix du pétrole et de la période d’élection qui a paralysé les dépenses, nous pensons que la croissance pourrait tomber à 3,4 % en 2015, contre 4,5 % pour nos prévisions précédentes et 6,2 % en 2014. Pour 2016, nous baissons à 4 % nos prévisions de croissance, contre 4,5 % précédemment. Ces révisions à la baisse ne sont pas liées à la plateforme politique du président élu Buhari.

Elles s’expliquent par notre conviction que les situations d’austérité impliquent des perspectives moins bonnes. Et la transition peut aussi provoquer quelques retards dans les investissements gouvernementaux. La consommation des ménages – qui représente 70 % du PIB – devrait ralentir fortement en 2015 en raison de l’évolution à la baisse des salaires réels.

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Du fait de la réduction proposée du prix du pétrole dans le budget, de 53 dollars le baril contre 77,50 dollars en 2014, la dépense moyenne du gouvernement (8 % du PIB) pourrait être réduite d’un tiers. Cela implique un gel (au mieux) des salaires des fonctionnaires. L’inflation étant en hausse, ce phénomène pourrait accentuer l’évolution négative des salaires réels. La consommation devrait également être affectée par la baisse du naira, qui implique un renchérissement des biens de consommation importés, et une hausse de la TVA de 5 % à 10 %.

En 2012, le commerce de gros et de détail avait vu sa croissance chuter à 2,2 % contre 7,2 % en 2011 – principalement en raison d’une hausse de 50 % des prix de l’essence. Nous nous attendons à un ralentissement similaire en 2015. En dehors des réductions budgétaires publiques, certaines entreprises ont déjà annoncé une baisse de leurs plans d’expansion pour cette année. C’est le cas de Flour Mills of Nigeria, qui a prévu de diviser par deux ses dépenses d’investissement. »

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