Caricaturistes africains : Nadia Khiari, planche de chat lu

Ayant pour seules armes une feuille de papier et un crayon, ils croquent, à pleine dents, les thèmes les plus tabous de la société : religion, sexe, chefs d’Etat, tout y passe ! Portraits choisis de ces dessinateurs africains qui défendent la liberté d’expression, coûte que coûte. Nadia Khiari est tunisienne.

Willis from Tunis © Willis

Willis from Tunis © Willis

Publié le 8 mai 2015 Lecture : 1 minute.

THAT’S ALL FOLKS © Le Hic
Issu du dossier

Bienvenue dans le monde des caricaturistes africains

L’attentat contre leurs confrères de Charlie Hebdo en janvier a fortement ému les dessinateurs africains et rappelé à quel point la liberté d’expression pouvait être fragile, bien souvent encore coincée entre tabous, censure et autocensure.

Sommaire

Le 13 janvier 2011, à la fin du dernier discours de Ben Ali naissait une révolution mais aussi un matou caustique, Willis from Tunis. Tout en noir et blanc, il ose appeler un chat un chat, aborder tous les sujets qui fâchent et partage ses coups de griffes ainsi que ses humeurs décalées, mais toujours décapantes, d’abord sur les réseaux sociaux puis à travers des actions collectives et un ouvrage du même nom paru en 2012.

Longtemps ses fans ont cherché quel museau se cachait derrière Willis, et, comme les chiens ne font pas de chats, c’est une enseignante en arts plastiques, mordue de bande dessinée depuis l’enfance, qui a créé spontanément ce personnage. "Il me permet de dire des choses sur un ton humoristique ou grinçant, de dédramatiser. Sur le moment, c’était un exutoire pour ne pas angoisser et redonner le sourire pendant une période difficile", raconte Nadia Khiari.

la suite après cette publicité

>> À lire aussi : Tunisie : caricatures à la sauce africaine

À 41 ans, celle qui assure que "si on cède, on est foutu", collabore à Siné mensuel et continue de publier les piques et les railleries du chat moqueur. Quatre ans après la révolution, Willis est toujours en grande forme et demeure facétieux. Il est devenu un commentateur de l’actualité tunisienne. Les nombreux prix qu’il a récoltés, dont celui de la satire politique à Forte dei Marmi (Italie) en 2014, ne lui ont pas donné la grosse tête. Au contraire. "Un crayon, un carnet de dessin et un gilet pare-balles SVP", réclamait cet indomptable après l’attentat à Charlie Hebdo. 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Sur un mur du centre des médias, à Benghazi (le 30 avril 2011) © Saeed Khan/AFP

Caricaturistes, agitateurs d’idées

Autoportrait du Hic. © Le Hic

Algérie : la pique du Hic