Omar Balafrej : « Il n’y a pas de solution miracle »

En Afrique, il est presque une exception. Depuis plus d’une décennie, et malgré quelques années d’absence, Omar Balafrej porte le Technopark de Casablanca. Il a accepté de répondre aux questions de Jeune Afrique à propos de l’innovation et de l’entrepreneuriat sur le continent.

Omar Balafrej, DG du Technopark de Casablanca. © Alexandre Dupeyron/JA

Omar Balafrej, DG du Technopark de Casablanca. © Alexandre Dupeyron/JA

Publié le 31 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

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Spécial start-up : en attendant la success-story

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Dans l’ancien bâtiment des douanes de Casablanca, le pôle technologique du Technopark a vu passer plus de 600 entreprises et en héberge près de 200 en permanence. Alors qu’il déploie ce modèle dans tout le royaume, le directeur général nous livre sa vision de l’innovation en Afrique.

Jeune Afrique : Quels sont les freins au développement des start-up en Afrique ?

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Omar Balafrej : Je vois trois limites principales au développement de ce type d’entreprises en Afrique. D’abord, l’accès au foncier urbain approprié est rare et onéreux. Ensuite, l’accès au financement reste problématique, avec des banques frileuses et une quasi-absence de fonds de capital-risque destinés aux start-up. Mais je crois que le frein le plus important est le marché en lui-même. Les donneurs d’ordre publics et privés sont encore réticents à faire appel aux services des nouveaux entrants.

À ce titre, l’association des entreprises du Technopark défend la mise en place d’un small business act sur le modèle américain, de façon à réserver une partie des marchés publics aux petites structures.

Comment suscite-t-on l’innovation ?

Il n’y a pas de solution miracle, mais l’éducation est fondamentale. Et puis il faut accepter l’idée d’expérimenter des politiques publiques et, surtout, prévoir leur évaluation. D’autre part, il faut s’inspirer de ce qui a fonctionné dans des contrées comparables, en Amérique du Sud par exemple. Il faut aussi combattre l’idée qu’une start-up est nécessairement basée sur une idée révolutionnaire. Les meilleures sont souvent celles qui songent à résoudre des problèmes locaux avec des idées originales. Au Technopark, nous explorons de nouvelles idées pour stimuler l’innovation, par exemple dans les liens potentiels entre culture et nouvelles technologies. L’association EAC-L’Boulvart a ainsi installé dans les sous-sols des studios de répétition musicale. La moyenne d’âge au Technopark est de 30 ans, et la culture est aussi une manière de multiplier les rencontres entre entrepreneurs.

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Le modèle du Technopark est-il exportable ailleurs en Afrique ?

Bien sûr. Nous recevons d’ailleurs beaucoup de représentants de pays africains qui sont intéressés par notre modèle. Quand on compare ce que cela coûte et le nombre d’entreprises et d’emplois créés, il est normal que cela intéresse. Nous sommes prêts à conseiller tout gouvernement qui souhaiterait s’inspirer de notre modèle !

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