Burundi : le principal opposant, Agathon Rwasa, candidat à la présidentielle
Agathon Rwasa, principal opposant politique au président Pierre Nkurunziza, a déposé samedi, au siège de la Commission électorale à Bujumbura, son dossier de candidature à la présidentielle du 26 juin au Burundi, a constaté un journaliste de l’AFP.
M. Rwasa, chef historique des Forces nationales de Libération (FNL), plus ancienne rébellion hutue devenu parti politique, a perdu la direction de son mouvement en 2010, écarté par Jacques Bigirimana, associé à un de ses anciens lieutenants. Il dénonce depuis une manoeuvre du pouvoir pour le priver de parti, ce qui le contraint à se présenter en tant que candidat indépendant et l’empêche de tenir des réunions politiques hors des 15 jours de campagne électorale.
"Je dépose le dossier (…) pour respecter les délais", ce samedi étant la date-limite du dépôt des candidatures, a-t-il déclaré à la presse, "ce n’est pas pour valider le processus électoral car la candidature de Nkurunziza viole la Constitution".
L’annonce de la candidature de M. Nkurunziza a un troisième mandat, inconstitutionnel selon ses adversaires, a déclenché le 26 avril un mouvement de contestation, émaillé de violences qui ont déjà fait 18 morts.
"La situation sécuritaire n’est pas au beau fixe, les Imbonerakure sont armés et portent des uniformes de la police", a-t-il souligné en référence aux jeunes militants du parti au pouvoir, qualifiés de "milice" par l’ONU et accusés d’intimidations et d’exactions contre tous ceux qui s’opposent à M. Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010. "Comment peut-on faire campagne dans les circonstances actuelles? Comment peut-on espérer que le processus sera apaisé?", s’est interrogé M. Rwasa, suggérant de "glisser un peu le calendrier, sans aller au-delà du mois d’août, car il faut qu’on ait un président à ce moment-là". L’actuel mandat du président Nkurunziza s’achève le 26 août 2015, cinq ans après sa prestation de serment.
Quatre candidats avaient été enregistrés avant M. Rwasa, par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le président Pierre Nkurunziza a été le premier, vendredi, à déposer son dossier, suivi immédiatement par Gérard Nduwayo, candidat de l’Uprona, le plus grand parti tutsi, partenaire gouvernemental du Cndd-FDD jusqu’en 2014. Leur alliance avait explosé après l’éviction du président de l’Uprona, Charles Nditije par une dissidence, téléguidée selon lui par le pouvoir.
Samedi, Jean de Dieu Mutabazi, candidat de la Coalition pour une opposition participative (mouvance présidentielle) et l’ancien président Domitien Ndayizeye (2003-2005), au nom du Rassemblement national pour le changement (Ranac), avaient déposé leur dossier avant M. Rwasa.
Un sixième candidat, Jacques Bigirimana devait déposer le sien après M. Rwasa. M. Bigirimana a soigneusement évité celui qu’il a évincé à la tête des FNL, attendant que son convoi quitte la Céni pour entrer procéder aux formalités.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...