Togo : pas de recours de l’opposition contre les résultats de la présidentielle

L’opposition togolaise, qui affirme avoir remporté l’élection présidentielle face au sortant Faure Gnassingbé déclaré vainqueur, a indiqué vendredi n’avoir intenté aucune action légale pour contester le scrutin qu’elle juge « frauduleux ».

L’opposant togolais Jean-Pierre Fabre, le 29 avril 2015 à Lome. © AFP

L’opposant togolais Jean-Pierre Fabre, le 29 avril 2015 à Lome. © AFP

Publié le 2 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

"Nous n’avons pas fait de recours, nous considérons que la Cour constitutionnelle est inféodée" au régime togolais, a déclaré à l’AFP Eric Dupuy, porte-parole du principal candidat de l’opposition Jean-Pierre Fabre.

"Si la Cour constitutionnelle faisait son travail, elle se serait auto-saisie", a critiqué M. Dupuy.

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Les recours pour contester les résultats de la présidentielle du 25 avril pouvaient être déposés jusqu’à jeudi minuit devant la Cour constitutionnelle.

Celle-ci étudie le rapport de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) contenant les chiffres du vote et les éventuels contentieux électoraux. Une fois ce rapport validé, elle devrait proclamer d’ici quelques jours les résultats définitifs.

Les résultats officiels provisoires donnent vainqueur, avec 58,75% des suffrages, le président sortant Faure Gnassingbé, dont la famille dirige le Togo depuis 48 ans, contre 34,95% à Jean-Pierre Fabre. Trois autres candidats d’opposition se présentaient, dont aucun n’a atteint 4%.

Un scrutin "frauduleux"

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Le camp Fabre a rejeté ces résultats, dénonçant un scrutin "frauduleux" et affirmant avoir remporté la victoire, selon son propre décompte. M. Fabre a dit mercredi se considérer comme le président élu du Togo.

Aucun incident n’a depuis été signalé dans le pays.

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En fin de journée, le CAP 2015 (Combat pour l’alternance politique, coalition de plusieurs partis d’opposition), la formation de M. Fabre, a fourni lors d’une conférence de presse les résultats qu’elle estime crédibles pour la présidentielle. Elle n’avait jamais fourni de chiffres jusque-là.

Ces chiffres portent sur 26 Commissions électorales locales indépendantes (Céli) "qui ne présentent pas d’irrégularités majeures", selon un porte-parole, sur un total de 42 Céli dans le pays. Pour les 16 autres Céli, généralement situées dans des fiefs du pouvoir, le CAP 2015 a souligné des "irrégularités majeures".

Dans les 26 Céli retenues par l’opposition, Jean-Pierre Fabre aurait obtenu 52,20% des voix, contre 43,90% pour Faure Gnassingbé, selon CAP 2015.

Les différentes missions d’observation électorale – ONU, Union africaine, Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, Concertation nationale de la société civile (ONG togolaise financée par l’Union européenne) – ont estimé le scrutin libre et transparent, sans signaler de fraudes.

Faure Gnassingbé avait été porté au pouvoir par l’armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui régna d’une main de fer pendant 38 ans. Une présidentielle calamiteuse avait suivi la même année, entachée de fraudes massives et de violences (400 à 500 morts, selon l’ONU).

M. Gnassingbé avait été réélu en 2010 lors d’un scrutin contesté par l’opposition mais jugé acceptable par la communauté internationale.

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