Boko Haram : au moins 25 000 réfugiés du lac Tchad tentent de survivre au Niger
Au moins 25 000 habitants des îles nigériennes du lac Tchad, évacués par crainte de nouvelles attaques de Boko Haram, vivent dans des conditions dramatiques dans plusieurs sites du sud-est du Niger.
Selon les chiffres préliminaires, 25 000 personnes sont arrivées dans les villes de N’Guigmi et Bosso, fuyant leurs foyers sur de petites îles du lac Tchad, indique le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Niamey. "À la date d’hier (mardi), quelque 26 000 personnes sont arrivées des sites dans trois villes du sud-est du Niger, situées non loin du Tchad et qui bordent le lac Tchad", a confirmé un responsable local, sous couvert d’anonymat.
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Les habitants des îles nigériennes du lac Tchad avaient été appelés jeudi 30 avril à évacuer d’ici ce lundi ces sites vulnérables pour des impératifs de sécurité. "Ces gens sont là sur un espace nu. Il n’y a pas de tente, pas d’abri, un soleil de plomb et des tempêtes de sable. On a vu des femmes et des enfants sans eau. La situation est dramatique", a expliqué une source onusienne, qui s’est rendue sur place. Des distributions de céréales ont eu lieu mardi à N’Guigmi, qui accueille 12 000 déplacés, alors que le Premier ministre Brigi Rafini visitait le site.
Des réfugiés dans le camp de N’Guigmi au Niger. ©AFP
La télévision publique, qui accompagnait le chef du gouvernement, a montré mardi soir des personnes, en majorité des femmes et des enfants, couverts de poussière, le regard perdu et l’air abattu. "Cinq personnes sont mortes de soif en route", a témoigné mardi soir Hawa, une Nigérienne mère deux enfants, sur la télévision privée Bonferey.
"Face à la menace de Boko Haram, c’est le moindre mal que de se déplacer vers la terre ferme", a affirmé Brigi Rafini, qui a promis une assistance alimentaire et des médicaments aux déplacés. Le Premier ministre a également fustigé la gestion de l’accueil des déplacés par les autorités locales, selon la presse nigérienne, ce qu’a confirmé la source onusienne.
Des réfugiés dans le camp de N’Guigmi au Niger. ©PAM
"Les besoins les plus urgents de ces déplacés sont des abris, de l’eau, de la nourriture et des articles non alimentaires", a énuméré Ocha. "Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévoit de distribuer des produits de supplément nutritionnel aux enfants pour éviter qu’ils tombent dans la malnutrition", a déclaré à l’AFP Vigno Hounkali, son porte-parole au Niger.
(Avec AFP)
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