Burundi – Pacifique Nininahazwe : « On ne peut négocier que le renoncement de Nkurunziza »

L’un des leaders de la campagne anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, Pacifique Nininahazwe, président du Forum pour la conscience et le développement*, a confié mercredi à « Jeune Afrique » la seule issue possible, selon lui, à la crise actuelle au Burundi. Interview.

Pacifique Nininahazwe, l’un des leaders de la société civile au Burundi. © Patrick Lopreno/TRIAL

Pacifique Nininahazwe, l’un des leaders de la société civile au Burundi. © Patrick Lopreno/TRIAL

Publié le 6 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

* Le Focode est l’une de principales ONG burundaises de défense des droits humains.

Jeune Afrique : Les autorités burundaises vous invitent à arrêter les manifestations en cours en échange de la libération des manifestants arrêtés et de la réouverture des radios fermées. Que leur répondez-vous ?

Malgré les mandats d’arrêts, nous n’allons pas lâcher !

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Pacifique Nininahazwe : C’est un non-sens. Nous sommes descendus dans les rues en sachant ce que nous risquions : être arrêtés ou être tués. Aujourd’hui, des mandats d’arrêts ont été émis contre plusieurs leaders de la société civile dont moi et Me Vital Nshimirimana [délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile au Burundi (FORSC), considérés par le pouvoir comme des instigateurs des manifestations en cours dans le pays, NDRL]. Mais, nous n’allons pas lâcher !

Il est donc exclu d’appeler à l’arrêt des manifestations en échange de la libération des personnes arrêtées arbitrairement par la police. Le pouvoir doit les libérer sans conditions.

>> Lire aussi : Mbonimpa, Rufyikiri, Nininahazwe… Ces défenseurs burundais des droits humains sous pression

Comment entrevoyez-vous la sortie de crise au Burundi ?

Si Pierre Nkurunziza ne renonce pas, les manifestations vont se poursuivre.

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On ne peut négocier que sur les modalités du renoncement de Pierre Nkurunziza. D’autant que les populations sont dans les rues pour s’opposer à un éventuel troisième mandat du président sortant. S’il ne renonce pas, les manifestations vont se poursuivre. Et dans deux ou trois jours, nous parviendrons à occuper la place de l’Indépendance, au centre-ville de Bujumbura, pour en faire le symbole de notre combat comme la place Tahrir en Égypte. Et nous y resterons jusqu’à ce que Pierre Nkurunziza renonce à ce troisième mandat.

La sous-région a dépêché mercredi à Bujumbura les ministres rwandais, kényan, ougandais et tanzanien des Affaires étrangères pour rencontrer les acteurs de la crise au Burundi. Quelle chance accordez-vous à cette médiation sous-régionale ?

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Hier déjà [mardi 5 mai], jusqu’à tard dans la nuit, par l’entremise du Bureau des Nations unies au Burundi (Bnub), des contacts ont été entremis entre les opposants, les membres de la société civile et les représentants du pouvoir. Mais ces derniers refusent d’aborder la question du troisième mandat de Pierre Nkurunziza alors que c’est la raison des manifestations en cours. À la place, ils nous demandent de négocier un statu quo. Il n’en est pas question : la sortie de crise passera par le renoncement de Pierre Nkurunziza.

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